01/09/2010

Et si le temps était venu...

Et si nous sortions nos drapeaux bruxellois pour les faire flotter à nos fenêtres ?


Car il flotte comme un sentiment de pessimisme dans notre microcosme politique... Vous ne trouvez pas ?
Ainsi, après tant de jours de consultations, pre-formation et silence radio, la méthode Di Rupo n'a pas pu faire mieux qu'espéré... A savoir : se heurter inévitablement au "nee, niet genoeg, vent..." de Bart de Wever, avec le CD&V (ou plutôt ce qu'il en reste) dans son sillage, à la remorque du nouveau 'grootste vlaamse partij'.


Bart de Wever n'est pas un idiot, loin de là. On dit même de lui qu'il est supérieurement intelligent. Cela a même été prouvé à la télévision ... De slimste man ter wereld... Pensez-donc !
On pourrait cependant en douter, en se disant qu'il a oublié que pour négocier, il faut être deux. Et qu'une négociation n'aboutit que lorsque les parties en présence ont conclu un accord...
En dehors de cela, on est dans une logique de confrontation, de guerre, de terre brûlée...
Il me vient donc inévitablement à l'esprit que s'il n'est pas idiot, et qu'il continue à refuser tout ce qu'on lui propose comme menu, s'il reste ancré à ce point dans une logique jusqu'au-boutiste : "of zij doen wat ik wil, of ik doe niks...". Ja Baartje, maar als jij zo verder doet, zal jij gewoon dit land plat leggen... Misschien jouw doelstelling, uiteindelijk :-)... c'est qu'il a un plan. Et ce plan, on le connaît, il a eu tout le loisir de l'étaller en long et en large depuis 3 ans. La N-Va et son Président sont un parti nationaliste, séparatiste et républicain.
Alors, sommes nous bloqués, au point de rupture, au bord de l'implosion de ce petit pays qui fût jadis la deuxième puissance mondiale (au XIXème siècle, il est vrai...) ?


Les citoyens Bruxellois n'ont guère été écoutés dans ces négociations. Autour de la table des négociateurs, ils étaient largement sous-représentés et Charles Picqué s'est tût dans toutes les langues... Au pire, il est passé pour le quémandeur de service "500 millions svp, pour notre ville, à votre bon coeur Messieurs les Flamands, Mesdames les Wallonnes...". Certes, on nous dit clairement que Bruxelles est la pierre d'achoppement, que jamais, oh grand jamais, les francophones ne capituleront devant les demandes flamandes... En attendant, Di Rupo a déjà abandonné des pans entiers de compétences fiscales, dont certaines symboliques (les allocations familiales, certaines éléments liés aux soins de santé, l'impôt des sociétés,...).
Ne nous faisons aucune illusion : nous serons vendus au plus offrant, et la Wallonie et la Flandre se répartiront Bruxelles et ses richesses sur le dos de ses habitants !


Alors le temps est sans doute venu, pour nous Bruxellois, d'affirmer ce que nous voulons, et ce que nous refusons.

  1. La Région Bruxelloise est le poumon économique et la vitrine de la Belgique, elle doit être respectée.
  2. La Région Bruxelloise doit être une Région à part entière : avec les mêmes droits et devoirs que les autres Régions. Elle doit disposer de l'autonomie constitutive.
  3. Nous refusons tout principe de co-gestion de notre Région, qui équivaut à créer des sous-nationalités dans notre Région. Si la Flandre sanctifie le principe de territorialité pour sa propre Région et la Wallonie, qu'elle le respecte également pour Bruxelles !
  4. Les compétences communautaires doivent être dévolues à la Région : enseignement, sport, culture, santé, ne peuvent pas continuer à être efficacement mis au service de la population bruxelloise avec des décisions prises par des Ministres et des Parlementaires qui ne connaissent rien de la réalité de Bruxelles et de ses habitants et partagées en fonction de la langue parlée par les gens.
  5. Bruxelles doit être équitablement financée. Si la région produit 20 % de la richesse, elle doit en percevoir au moins 20 % des recettes et son rôle de capitale multiple (pays, europe) doit être pris en compte également. Il ne s'agit pas de (re)financer notre Région, mais de lui rendre son dû, injustement dévié au profit des autres niveaux de pouvoirs en Belgique.
  6. Un financement équitable passera par une révision de la Loi de financement et le prélèvement de l'impôt des personnes physiques sur leur lieu de travail, et non d'habitation, comme cela est la règle partout en Europe.
  7. La mobilité bruxelloise ne peut se décider que avec et pour les bruxellois. Toute décision péri-régionale (accroissement du trafic ferroviaire, élargissement du ring, survol aérien) doit se prendre en concertation avec la Région centrale du pays, qui absorbe la plus grande part de ces trafics.
  8. L'enseignement bruxellois doit être une priorité immédiate : l'évolution démographique n'est ni assumée ni anticipée par les pouvoirs communautaires.
Alors, oui, le temps est venu pour tous les Bruxellois de se manifester.
Je leur propose un simple signe, symbolique et fort : faites flotter à votre fenêtre le drapeau bruxellois, iris jaune sur fond bleu pour marquer votre souhait de voir notre région pleinement respectée dans le contexte politique actuel !

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