Je reviens de New York. Six petits jours dans la mégalopole de la côte est américaine, un peu de tourisme et de shopping en prime, et surtout 42,2 km (ou 26,3 miles si vous préférez les US metrics...) de bitume collé sous mes chaussures de jogging après avoir participé au plus grand marathon du monde ;-)... Un événement sportif grandiose que je vous recommande par ailleurs.
Blacks, latinos, porto-ricains, pakistanais, haïtiens, WASPs, italo-irlandais, germano-polonais, la ville de tous les métissages et de toutes les ethnies. Un patchwork permanent de couleurs, saveurs, odeurs sous le regard cuivré de la statue de la Liberté et à l'ombre de l'Empire State Building.Dans le metro, les gens se cotoient, s'entraident, s'interpellent ou se mettent à rapper.
"The Big Apple never sleeps...".
Certes, des ghettos du Bronx aux quartiers délabrés du Queens, NYC c'est aussi la ville de toutes les misères : on estime ainsi à 38.000 le nombre de sans abris à New York, dont 16.000 mineurs d'âge... Et 90 % d'entre eux sont blacks ou latinos. (source:www.ysop.org/statistics.htm).
Le modèle est donc imparfait, certes. Mais les Etats-Unis, et New York en figure en quelque sorte l'exemple ultime, sont une extraordinaire machine à intégrer. Là-bas, on se sent "américain" avant tout. Le chauffeur de taxi pakistanais est fier de vous montrer sa "Green Card". Parce qu'elle lui permet de gagner officiellement sa vie, certes. Mais aussi parce qu'il peut dire "now, I'm a citizen of this country !". Désir d'appartenance et d'intégration...
Et tout ce qui semble si bien marcher là bas, pourquoi cela ne marche-t-il pas chez nous, dans notre vieille Europe, et singulièrement à Bruxelles ? Sans doute parce que l'intégration sociale passe surtout et avant tout par une intégration économique et une reconnaissance civile. Les flics new yorkais s'appellent Lopez, Mazzini, Jones ou Kasharian. Sur Times Square, les commerçants Pakistanais et les bijoutiers juifs se cotoient dans les mêmes rues commerçantes, à Brooklyn, vivent des avocats d'origine hispanique et des chauffeurs de poids-lourds d'origine irlandaise.
Et la ville est devenue de fait bilingue : dans le métro, dans les restaurants, l'anglais et l'espagnol, désormais deuxième langue du pays, se côtoient sur les mêmes affiches ou menus. Pas de lois oppressantes pour cela, simplement le sens du service au 'client' et une certaine forme de respect des minorités ethniques. Oh bien sûr, il y a encore du boulot... Le premier président d'origine afro-américaine n'a été élu qu'en 2008 et les discriminations, surtout à l'intérieur du pays, continuent à exister. Mais le modèle se base sur l'acceptation d'un nombre de règles de base érigées en "principes fondamentaux de la Nation" et laisse une place non négligeable à la libre détermination. Cela aussi, c'est la démocratie. On ferait bien de s'en inspirer à l'heure de construire la vie de notre pays, lui aussi multi-communautaire. Et Bruxelles a sans doute un certain nombre de points communs avec New York, à commencer par la densité extraordinaire de nationalités différentes qui vivent sur son territoire.
International Friendship Run. Les participants au Marathon de New York se rassemblent pour un mini-jogging de 4 km la veille du Marathon. Même sous les fenêtres de l'ONU, le Vlaamse Leeuw côtoie le drapeau belge. Cocasse, lorsque le militant 'flamand' se voit interpeller par un participant qui lui demande "which country are you from ?". Et la réponse fuse... "I am from Flanders...". "Flanders ? I don't know..." |
Merci de nous faire partager et tes impressions de voyage et cette formidable expérience qu'est le marathon de NY...
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