Ce scrutin communal constitue ma troisième petite expérience électorale de terrain, après les régionales de 2009 et les législatives de 2010 avec ProBruxsel. Pour ceux qui n'ont pas suivi pour quelle raison j'ai troqué notre joli turquoise pour le vert, petit rappel ici.
Les enjeux sont différents à chaque scrutin, mais pour nos concitoyens, la politique qu'elle soit au niveau régional, fédéral ou communal reste banalement monotone en ce qui concerne sa promotion : des affiches et des brochures rouges, oranges, bleues, amarantes, vertes à tire-larigot sur les vitrines de leur épicerie de quartier, leur stam-café et dans leurs boîtes aux lettres, des panneaux de 2m2 sur les balcons ixellois, la remorque d'Alain Destexhe quelque part sur le boulevard Général Jacques, la chaussée d'Anvers repeinte en rouge et des T-Shirts colorisés au M&M's dans le haut de la ville...
Bref, du merchandising électoral comme à l'accoutumée...
La communication digitale étant passée par là, les sites, blogs, pages Facebook et autres newsletters sont venues dynamiser la chose, mais pas de quoi pavoiser.
Ah oui, "encore une petite chose", comme dirait feu Steve Jobs : pour ce scrutin, nous avons droit à la découverte fascinante par certains de nos édiles de tout bord (surtout de certains bords en fait...) de cet outil fantastique qu'est la video 'socialisée' (c-a-d partagée sur les réseau sociaux...). Et bien sûr, le ridicule ne tue pas (sinon, nous aurions passé ces dernières semaines à assister à de multiples oraisons funèbres...). Il y a encore du boulot pour ce qui est de la communication politique, les gars...
Je n'ai pas pour habitude de faire la promo des autres listes, mais je ne résiste pas au plaisir de vous partager ce morceau d'anthologie au cas où vous l'auriez loupé...
Et il faut bien accepter que le débat d'idées, loin derrière ces façades stéréotypées, est difficile à aborder sereinement et de manière constructive avec l'électeur.
C'est d'autant plus complexe que dans un scrutin communal, les compétences exercées localement sont celles qui par définition touchent le plus le citoyen : la propreté publique, la sécurité urbaine, la mobilité, les espaces verts, le logement, l'aide sociale, le commerce... Certes à Bruxelles, l'imbrication des compétences régionales et communales nécessite un réalignement urgent, autant les doublons, les incohérences et le manque de lisibilité sont dramatiques pour la ville et la cohérence de sa gestion.
Quelques exemples ?
Commençons par la propreté... Un échange savoureux avec notre échevine de la propreté publique à Bruxelles-Ville, sur Twitter dimanche dernier pour illustrer le propos (et parfois l'impuissance du politique local...).
Pour le citoyen que je suis, un seul constat possible: ma ville est sale... Et jouer au ping-pong entre la Ville et la Région ne change rien à mon vécu de piéton/cycliste à 14h en pleine ville un dimanche ...
On citera par ailleurs lamobilité : la Région, par la voix de sa bien-nommée Ministre de la Mobilité (sic), Brigitte Grouwels, se bat pour transformer l'avenue du Port en autoroute bétonnée urbaine et sans platanes... La Ville de Bruxelles est absente dans ce débat qui la concerne pourtant au plus haut point... Ailleurs, on supprime des places de parking qui selon la Ministre "doivent nous permettre d'atteindre l'objectif de diminuer de 20 % le nombre d'automobiles à Bruxelles d'ici 2018". Mais ce plan est appliqué de manière aveugle et sans concertation : supprimer des places de parking et installer des horodateurs par exemple rue des Faines à Neder-Over-Hembeek, où il n'y a aucun commerce, c'est uniquement nuire aux habitants qui résident sur place et qui continueront à posséder et utiliser une voiture, tout en renflouant les caisses de l ville... La question est donc : est-ce qu'on s'attaque bien de front à la réduction du "bon trafic" ? Et singulièrement que fait-on pour dissuader les 360.000 navetteurs quotidiens qui entrent à Bruxelles de le faire en voiture ? Notre commune de part sa localisation est particulièrement vulnérable au transit de passage venu de l'A12 et du ring. Le péage urbain est ici à terme la seule véritable solution susceptible de réduire drastiquement la circulation invasive trans-régionale... Londres et Stockholm l'ont bien compris il y a longtemps, mais pas encore Bruxelles... Les recettes de ce péage urbain devraient d'ailleurs permettre de renforcer un transport public accessible partout, de qualité, sûr, et rapide à travers la ville afin d'offrir une vraie alternative, inexistante aujourd'hui, aux navetteurs qui se passeraient bien volontiers des embouteillages...
Les enjeux sont différents à chaque scrutin, mais pour nos concitoyens, la politique qu'elle soit au niveau régional, fédéral ou communal reste banalement monotone en ce qui concerne sa promotion : des affiches et des brochures rouges, oranges, bleues, amarantes, vertes à tire-larigot sur les vitrines de leur épicerie de quartier, leur stam-café et dans leurs boîtes aux lettres, des panneaux de 2m2 sur les balcons ixellois, la remorque d'Alain Destexhe quelque part sur le boulevard Général Jacques, la chaussée d'Anvers repeinte en rouge et des T-Shirts colorisés au M&M's dans le haut de la ville...
Bref, du merchandising électoral comme à l'accoutumée...
La communication digitale étant passée par là, les sites, blogs, pages Facebook et autres newsletters sont venues dynamiser la chose, mais pas de quoi pavoiser.
Ah oui, "encore une petite chose", comme dirait feu Steve Jobs : pour ce scrutin, nous avons droit à la découverte fascinante par certains de nos édiles de tout bord (surtout de certains bords en fait...) de cet outil fantastique qu'est la video 'socialisée' (c-a-d partagée sur les réseau sociaux...). Et bien sûr, le ridicule ne tue pas (sinon, nous aurions passé ces dernières semaines à assister à de multiples oraisons funèbres...). Il y a encore du boulot pour ce qui est de la communication politique, les gars...
Je n'ai pas pour habitude de faire la promo des autres listes, mais je ne résiste pas au plaisir de vous partager ce morceau d'anthologie au cas où vous l'auriez loupé...
Et il faut bien accepter que le débat d'idées, loin derrière ces façades stéréotypées, est difficile à aborder sereinement et de manière constructive avec l'électeur.
C'est d'autant plus complexe que dans un scrutin communal, les compétences exercées localement sont celles qui par définition touchent le plus le citoyen : la propreté publique, la sécurité urbaine, la mobilité, les espaces verts, le logement, l'aide sociale, le commerce... Certes à Bruxelles, l'imbrication des compétences régionales et communales nécessite un réalignement urgent, autant les doublons, les incohérences et le manque de lisibilité sont dramatiques pour la ville et la cohérence de sa gestion.
Quelques exemples ?
Commençons par la propreté... Un échange savoureux avec notre échevine de la propreté publique à Bruxelles-Ville, sur Twitter dimanche dernier pour illustrer le propos (et parfois l'impuissance du politique local...).
Pour le citoyen que je suis, un seul constat possible: ma ville est sale... Et jouer au ping-pong entre la Ville et la Région ne change rien à mon vécu de piéton/cycliste à 14h en pleine ville un dimanche ...
On peut également citer le logement : à Neder-Over-Hembeek, la Ville de Bruxelles décide d'installer 300 logements sociaux en face de l'Hopital Militaire. Dans le même temps, la Région décide de lancer deux projets similaires dans les quartiers du Molenblok et du Petit Chemin Vert, densifiant de manière inouïe le bâti dans un quartier qui n'en demandait pas tant.... Et le tout, sans l'ombre d'une réflexion d'ensemble, sur la globalité du projet : où sont les crèches, les écoles, les commerces, les structures d'accueil et de suivi social et administratif ainsi que les transports publics supposés permettre l'intégration harmonieuse de ce projet dans notre quartier ?
L'enseignement, enjeu crucial du débat politique citoyen
Mais s'il est bien une compétence importante dans le futur de notre ville, c'est celle de l'enseignement. Certes, il s'agit ici d'une compétence des Communautés... Autant dire que les spécificités et les besoins criants de l'Enseignement Bruxellois ne sont malheureusement pas réellement en haut de l'agenda des ministres compétents, que ce soit en Flandre ou en "Francophonie"...Et cependant, saviez-vous que notre Commune à la possibilité de changer de manière importante la donne ? Le Pouvoir Organisateur de la Ville de Bruxelles est ainsi responsable de 29 écoles au centre, à Laeken, Neder-over-Hembeek et Haren. S'il faut saluer l'initiative de l'ouverture ce mois-ci d'une nouvelle école Rue Claessens, il est cependant extrêmement urgent de faire bien plus, plus vite et mieux. L'évolution démographique de Bruxelles n'attendra pas !
L'enseignement, c'est en effet le levier le plus important pour remettre l'humain au sein de notre société et éveiller nos enfants au vivre-ensemble, au respect, à l'ouverture aux autres, quelle que soit leur origine, culture ou milieu. Au-delà, un enseignement de qualité, c'est la meilleure chance de pouvoir garantir un avenir professionnel aux enfants bruxellois, trop souvent monolingues, qui seront 47.000 en plus d'ici 2020 à devoir être scolarisés.
Il est dès lors grand temps de faire de cet enjeu l'alpha et l'omega de toute action politique future à Bruxelles.
C'est pourquoi, avec ProBruxsel et Ecolo/Groen, je revendique haut et fort la création de nouvelles écoles bilingues ou d'écoles d'immersion, permettant aux jeunes d'acquérir dès l'enseignement primaire, voire maternel, une réelle connaissance des deux langues nationales et par la suite de servir de tremplin vers une troisième ou quatrième langue.
J'invite également les Ministres compétents, et en particulier Pascal Smet, qui s'inquiétait cette semaine de la difficulté à apprendre le Français aux jeunes néerlandophones, à favoriser l'échange de professeurs entre les deux Communautés linguistiques afin de pallier à la carence d'enseignants néerlandophones à Bruxelles et en Wallonie, et francophones en Flandre.
Il faut également revaloriser le métier d'enseignant, en leur permettant d'être non seulement formés mais aussi encadrés correctement par rapport aux enjeux spécifiques de notre ville, et singulièrement aux défis et opportunités offerts par l'interculturalité.
Il faut enfin et d'urgence, rénover les centres scolaires, dont certains sont laissés à l'abandon, afin de refaire de l'Ecole un espace de vie et de convivialité où il est agréable d'apprendre. Le tout avec une vision durable des investissements consentis et une attention particulière sur les aspects environnementaux et climatiques.
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