13/06/2011

Happy Birthday, Belgium !

Een jaar, one year, un an déjà... ou seulement ?
Après 365 jours de palabres, gesticulations, nominations royales en "-eur", la boucle est bouclée, et nous entamons allègrement la deuxième année. Dans l'indifférence (quasi) générale de la population, ou plutôt, dans la résignation.
Jamais les lignes de ruptures n'ont été aussi grandes : sur le communautaire, sur le socio-économique, et même, sur certaines lignes "blanches" que notre démocratie n'avait encore jamais osé franchir...: l'amnistie des collabos, la réthorique nauséabonde aux relants raciste de Vic Van Aelst...
Entre un PS bien ancré à gauche sur sa "communauté francophone" et les neo-libéralo-nationalistes de la NV-a bien campés sur leur électorat de Flandre, on ne voit pas très bien comment l'actuel formateur pourra sortir de son chapeau une véritable solution au marasme actuel.
Tout le monde nous dit : "pas d'élections, ça ne changera rien"... mais personne ne doit vraiment être dupe. En démocratie, quand on ne parvient pas à trouver un accord, on repasse devant l'électeur.
Mais nous n'en sommes pas là, pas encore du moins.


S'il est un motif de contentement, au milieu de ce bourbier communautaire, c'est sans doute celui d'avoir vu la cause bruxelloise avancer. A tel point que nos amis de Manifesto, asbl qui a vaillamment défendu la cause bruxelloise depuis 2003 aux côtés de Aula Magna et de la société civile bruxelloise, ont décidé de s'auto-dissoudre, estimant comme l'indique sa présidente Inge Declercq que la "reconnaissance politique du fait régional bruxellois est désormais acquise".
Et il est vrai que de petites phrases assassines ("Bruxelles ne sera jamais une région autonome") en contre-feux francophones ("La région bruxelloise doit être reconnue à part entière"), les choses ont évolué, du moins dans les consciences.


Au fond, qu'est-ce qui semble vraiment acquis ?


1. Le refinancement de la Région Bruxelloise.
Personne au Sud ou au Nord du pays ne conteste désormais qu'il faut refinancer Bruxelles. Les modalités et les montants seront encore lourdement débattus, mais il est certain que la prochaine réforme de l'état devrait, du moins sur le papier, permettre à Bruxelles de trouver de nouveaux financements.


2. Bruxelles comme région à part entière
Les institutions bruxelloises semblent confortées dans leur existence. Certains politiques, comme Vandelanotte ou K-H Lamberts n'hésitant pas à parler de Belgique à 3 (4) régions. Certes, la NV-a et le CD&V se montrent hostiles à toute décommunautarisation de Bruxelles au profit de la Région, mais cette posture pourrait néanmoins se confronter à une réalité toute simple : les quelques milliers de voix néerlandophones de Bruxelles ne pèseront pas lourd si la NV-a obtient par ailleurs ce qu'elle veut pour "son" pays (la Flandre)... Il se murmure que nombreux sont ceux au sein du mouvement nationaliste flamand qui sont prêts à laisser tomber Bruxelles (qui n'est vue que comme une ville "francophone" par la majorité de nos compatriotes de Flandre). L'attitude du CD&V sera donc déterminante.


3. Bruxelles, enjeu central des négociations institutionnelles
C'est désormais certain, Bruxelles est plus que jamais l'enjeu stratégique de la prochaine réforme institutionnelle. La répartition de compétences nouvelles et la responsabilisation des entités fédérées sont pratiquement acquises. Au mois de janvier, c'est déjà sur Bruxelles que Vandelanotte avait dû jeter l'éponge. Il n'y aura donc pas de grande réforme sans que la situation de la Région ne soit éclaircie.


Certes, j'ai ici tendance à voir la bouteille à moitié pleine.
Car on pourrait a contrario se dire que le financement de Bruxelles sera de toutes façons insuffisant, que la Région restera soumise à une tutelle insupportable des deux voisins flamands et wallons et que si on y regarde bien,  la négociation actuelle se fait en l'absence la plus complète de Bruxellois autour de la table (qui a dit "Joëlle Milquet et Laurette Onkelinkx sont Bruxelloises", qui !? ). Qui dans ce contexte pourrait dire que le sort de Bruxelles ne se joue pas actuellement ?

Oui, c'est vrai. Nous sommes à la croisée des chemins et si on n'y prend garde, l'avenir pourrait soudain être très sombre pour les Bruxellois.
  • Si rien n'est fait pour accroître de manière significative la qualité et les moyens de l'enseignement, notamment en construisant de nouvelles écoles et en les dotant de personnel, à Bruxelles, nous connaîtrons dès 2015-2020 une situation catastrophique pour tous les enfants bruxellois (les actuels et ceux qui arrivent).
  • Si rien n'est fait pour gérer de manière efficace les flux migratoires et l'accueil des primo-arrivants, nous heurterons de plein fouet le mur de l'incompréhension et de l'exclusion. Ceci suppose notamment une politique du logement et d'emploi active et efficace.
  • Si la politique de mobilité n'est pas appréhendée de manière rationnelle et concertée (pour ceux qui résident à Neder-over-Hembeek, l'absurdité des travaux du Craetveld est un exemple de l'incohérence administrative entre régions voisines, portée à son comble), nous nous retrouverons assis dans des voitures à l'arrêt le long d'autoroutes urbaines surpeuplées de camions, véhicules et bus.
Plus que jamais, il est donc indispensable d'être vigilant, et de souligner à nouveau l'importance des actes à poser pour sortir de l'actuelle impasse, à savoir la construction du pays sur des bases nouvelles, innovantes, volontaristes et tournées vers l'avenir : un pays basés sur 3 ou 4 régions solidaires et dotées de compétences équivalentes, au sein d'un pays fédéral, au coeur de l'Europe. Pour Bruxelles, c'est la seule porte de sortie réaliste et viable. 

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je passe régulièrement sur votre blog, souvent à quelques semaine d'intervalle (le site principal de ProBruxel étant très peu réactif et je trouve vos avis plus intéressants).

    Voilà longtemps que je suis votre parti de loin, en espérant un jour le soutenir, car je crois en notre belle région et dans l'absolue nécessité qu'elle prenne elle aussi son destin en main.

    Mais je n'arrive pas à franchir le pas:
    Mettre en permanence la Flandre et la Wallonie au même niveau, me semble profondément injuste.

    La Flandre mène clairement une politique des petits pas pour intégrer (absorber?) Bruxelles (refus de créer la région en 1980, insistance pour transférer le maximum aux communautés ou au fédéral, privilèges -désolé, il ne me semble pas possible d'utiliser un autre mot quand une majorité "protège" ainsi les siens- pour "sa" minorité, asphyxie financière et géographique, apartheid, etc). La Wallonie, elle, est acquise depuis toujours à l'existence d'une région bruxelloise à égalité avec les autres et maitresse de son destin (peut-être même sur le plan culturel). Elle pratique la même ouverture vis-à-vis de la communauté (future région?) germanophone à laquelle elle a transféré certaines de ses compétences. J'imagine qu'elle défend ses intérêts, mais dans le respect des autres.

    Non, les wallons ne sont pas équivalents aux flamands quand il s'agit de développer l'autonomie de notre région. Les renvoyer dos-à-dos me semble une grave erreur de jugement, et je suis certain que nombre de bruxellois flamands (du moins ceux qui soutiennent ce combat) le voient également.

    J'espère un jour lire votre avis ou une clarification de ProBruxel sur cette question dans le sens d'un plus grand soutient vers ceux qui nous aident et/ou une opposition plus claire vis-à-vis de la thèse flamande de "ville région multi-communautaire (fr/vl/allochtones)"

    Serez-vous ce parti: bruxellois et belge et européen et citoyen du monde, multilingue, démocratique (et pas la nouvelle démocratie flamande du 28%=60%=100%), rassembleur (non-communautariste)?

    Très cordialement,

    Guy Sorel

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  2. Bonjour Guy, et merci pour vos commentaires.
    Allez sur les groupes Facebook et sur le blog de ProBruxsel, vous verrez qu'ils sont très réactifs également ;-)

    Votre opinion ne manque pas de pertinence : oui, la Flandre se montre profondément plus arrogante, méprisante et aggressive envers Bruxelles, dont elle méprise la population, qu'elle ne peut considérer que comme des "francophones" ou des "nerlandophones". Elle démontre surtout son manque de connaissance du terrain et singulièrement, de la réalité néerlandophone à Bruxelles. Jouant en permanence la pseudo-défense des intérêts des 'pauvres' néerlandophones Bruxellois, qui ne seraient rien sans la Flandre et sa protection, aussitôt absorbés et digérés par les méchants francohpones bruxellois...
    Mais il ne faut pas se laisser endormir : la Wallonie même si elle semble se montrer plus bienveillante est tout aussi intéressée par les trésors bruxellois (ses emplois, sa richesse, sa place dans le monde,...) et tout aussi désintéressée par ses habitants !
    Quelques exemples ?
    La Communauté française (on doit dire Fédération WalloBrux maintenant) gère l'enseignement. A Bruxelles, c'est un échec complet. Notre enseignement ne pourrait même plus survivre si la capitale n'était dotée d'un réseau libre (ou pas) et de directeurs d'école entreprenants et courageux. Si les Wallons étaient si prompts à soutenir Bruxelles, cela ferait longtemps que l'enseignement serait régionalisé... et avec lui une très grande part des budgets puisque Bruxelles comporte une population étudiante très importante.
    Autre exemple ? En matière de mobilité, les Wallons n'ont de cesse de développer les aéroports de Liège et Charleroi, alors que Zaventem (en territoire flamand...) est proche de Bruxelles et donc susceptible de proposer une solution (notamment en matière d'emplois) aux Bruxellois. Et la Culture ? N'existe pas une culture bruxelloise propre, non exclusivement francophone et susceptible de vivre en harmonie avec les activités culturelles flamandes ou wallones ?
    La liste peut s'allonger...
    Alors oui pour dire que la Flandre la joue dure... Mais la Wallonie n'est pas aussi angélique qu'il n'y parait...
    Mais rejoignez nos rangs ! Car ProBruxsel se veut justement un partie multilingue, ouvert au monde, bruxellois et démocratique. Francophone, néerlandophone ou allophone, tout le monde a sa place chez nous !

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