15/10/2012

A tous nos "Chamberlains" atteints de cécité politique...

Campagne finie, crachin automnal et tout de même, oui, un petit blues d'après-campagne.

Notre système électoral reste malheureusement complètement particratique et peu lisible pour le citoyen.
Ici, ce sont les partis perdants qui s'associent pour rester en majorité sans tenir compte des tendances fortes d'autres partis (Ixelles, par exemple), là ce sont les ennemis jurés d'hier qui montent à bord avec une sacrée bombe à retardement dans le bus (regardez Bruxelles par exemple, avec une tête de liste MR  sous le coup d'une information judiciaire, qui pourrait aboutir à une inculpation pour conflit d'intérêt et non respect de la loi sur les marchés publics, bonjour le message sur le renouveau politique et l'éthique ...). Là encore, c'est tous contre une comme à Boitsfort (mais il était sans doute plus que temps d'apporter un renouveau aux Bostfortois...).
Toujours est-il qu'entre le bulletin de vote glissé dans l'urne, et celui ou celle qui s'assied sur le fauteuil maïoral, ce n'est pas une ligne droite ni un long fleuve tranquille...
Cumul : sur les traces de #cestjoelle...
Il faudra sans doute un jour (mais quand, on est reparti pour six ans là...) songer à réformer le mode de scrutin pour cet échelon de pouvoir qui est, rappelons le, celui qui touche le plus la vie des gens au quotidien... L'élection directe du bourgmestre pourrait sans doute faciliter les choses (avec des modalités pour éviter la nomination d'un "people" local...). Il faut aussi qu'on explique au citoyen qu'en votant par exemple pour Elio Di Rupo à Mons, c'est un autre bourgmestre f.f. qui siégera et que cumuler présidence de parti, mandat de député fédéral et mandat de bourgmestre comme le fait Benoit Lutgen, c'est bien permis comme "Valeurs communes" ;-)... Là aussi, rendre incompatible l'exercice de mandats à des niveaux de pouvoir différents, c'est respecter l'électeur dans ses choix...
Ecolo/Groen : bravo les Verts !
Bravo Ecolo/Groen !
Partout, les Verts progressent, comme en région Bruxelloise où Ecolo est le 2ème parti dans 6 communes sur 19 et où Olivier Deleuze s'empare du maïorat à Watermael. Ook Groen wordt de eerste nederlandstalige partij in Brussel en gaat in Vlaanderen vooruit.  On peut regretter certains choix particratiques, comme à Bruxelles-Ville, où Ecolo/Groen (qui progresse à 7 sièges) avait toute sa place dans une majorité à trois, mais où le pre-accord électoral PS-MR et le jeu mathématique entre voix et sièges, favorable au PS, qui perd tout de même près de 2000 voix mais gagne un siège permet aux deux ennemis d'hier de s'allier aujourd'hui... 
Je voudrais ici exprimer ma très grande satisfaction d'avoir pu partager cette campagne avec les militants et candidats d'Ecolo/Groen pour Bruxelles-Ville, avec qui j'ai fêté cela hier soir à St Josse.  J'ai rencontré des citoyens engagés mais lucides, de tout bord et de toute appartenance linguistique, culturelle, ou privée, qui ont vraiment à coeur de changer les choses pour leur région, leur ville, leur quartier... Je n'en retire que du positif.
Un tout grand merci donc à Ecolo et Groen pour leur accueil, où mon statut de candidat d'ouverture ProBruxsel n'a jamais été ni un écueil, ni un épouvantail, et où ma différence et ma liberté de parole a été totalement acceptée et même, souvent, attentivement écoutée ;-)
Je souhaite de tout coeur à ses 7 élus au Conseil Communal à Bruxelles-Ville de maintenir le cap et de rester vigilants : sur la mobilité, les espaces verts, la prévention et l'acompagnement social et la police de proximité, l'éthique politique... mais aussi sur le logement, le commerce et surtout l'enseignement, clé indispensable pour réduire le taux de chômage. C'est aujourd'hui qu'il faut agir impérativement pour éviter que Bruxelles ne sombre dans les années à venir. Vous pouvez compter sur tout mon soutien.

België bar(s)t, Anno 0 ?
Mais, après cette très courte nuit, ce qui me fait surtout réagir ce matin, c'est la complète incapacité de nos politiques francophones à comprendre, lire, écouter ce qui s'est passé hier à Anvers.
A Anvers, il n'y a pas eu une élection locale... 
A Anvers, il n'y a pas eu une NVa qui ne fait que conforter ses résultats de 2010 au plan fédéral...
Non, à Anvers, la NVa a pris le pouvoir. 
Et ça, c'est la première pierre de l'édifice que l'intelligentsia nationaliste rêve de construire depuis 2007...
Ceux et celles qui comme moi on suivi le discours de Bart De Wever ne s'y sont pas trompés.
Toute ressemblance avec un personnage
existant ou ayant existé
est purement fortuite...
Ce De Wever là, qui tend tout de même la main à Janssens, il avait les crocs... Il a envie de mordre, dans "sa" ville d'abord:"Antwerpen is van iedereen, maar vanavond toch vooral van ons...", dans sa région ensuite:"Vanavond, is een keerpunt voor Vlaanderen", dans le pays enfin: "Neem uw verantwoordelijkheid en bereid samen met ons de confederale hervorming voor."
Ce qui est inquiétant, c'est la capacité d'une certaine opinion publique flamande a faire fi des bilans (celui de Janssens est particulièrement bon,il a redynamisé la deuxième ville du pays et plus grande ville de Flandre d'une manière remarquable) pour soutenir ceux qui n'en ont pas (De Wever n'a exercé aucun pouvoir personnellement jusqu'ici), mais qui "passent tellement bien à la télé". Et ce qui est problématique, c'est quand cette opinion publique est majoritaire, ou presque.
Et le programme de la NVa il est clair et il a encore été rappelé hier : se préparer au confédéralisme et donc à la fin de la Belgique. Phase 2 prévue en 2014, mais qu'il conviendrait de commencer à préparer maintenant, non, puisque gouverner c'est prévoir...
Et que voyons-nous ? Le débat post-électoral sur la Première de ce matin est édifiant, résumons-le :
  • C'est une élection locale, De Wever se prend pour le Premier Ministre qu'il n'est pas...
  • Il va devoir exercer le pouvoir, et là on verra bien...
  • Il y a encore deux ans avant les prochaines élections, on verra à ce moment...
  • Pour négocier, il faut être deux... (sur l'air de "nous, nous ne sommes demandeurs de rien...)
Bref, tout va très bien, Madame la Marquise.  Sauf que ces postulats se basent sur le fait que De Wever va forcément se planter (il n'arrivera pas à gérer Anvers, il n'aura pas de bons résultats aux élections de 2014, nous lui tiendrons tête contre le confédéralisme...). Il est incroyable que personne n'envisage le scenario inverse (il s'en sort bien à Anvers (n'oublions pas qu'il va sans doute co-gérer avec le sPA et ses équipes efficaces...), en 2014, il conforte son score aux régionales et, pire, les autres partis flamands feront de la surenchère régionaliste pour sauvegarder ce qu'ils peuvent... et il arrive aux négociations en Imperator...).

Ce qui doit être très clair pour les Bruxellois, c'est que Bruxelles est désormais en danger !
Le programme de la NVa c'est le confédéralisme, et pour Bruxelles, la co-gestion, où notre région "redeviendrait" une simple ville, "un peu comme Jérusalem" selont Geert Bourgeois... 
Si les Bruxellois ne s'organisent pas dès maintenant pour pouvoir eux-mêmes être partie prenante à ces négociations de 2014, la Wallonie et la Flandre décideront pour nous ! Et il ne nous restera alors sans doute que l'intifida pour résister au diktat de Bourgeois, De Wever et consorts...
Il est donc désormais plus que temps de mettre en pratique un mode de gouvernance pour le pays qui permettra de continuer à vivre ensemble en permettant à la Flandre d'accéder à ce plus d'autonomie qu'elle ne cesse de réclamer scrutin après scrutin. Et ce mode passera obligatoirement par la reconnaissance du fait régional et la disparition des institutions communautaires qui empoisonnent notre existence. La Belgique (con-?)-fédérale à 3 (ou 4) régions est le seul modèle viable dans ce contexte là. Il faudra s'en rappeler, avant qu'il ne soit trop tard...

2 commentaires:

  1. Dois-je vraiment préciser que je suis entièrement d'accord avec toi, José.

    Philippe Delstanche
    Président de Pro Bruxsel, parti de citoyens bruxellois lucides et engagés pour leur région qui en a un urgent besoin !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Philippe, à force de ne pas vouloir sauter, on tombe...

      Supprimer