Cherchez bien : dans les 32 pages consacrées à sa "note", Johan Vande Lanotte ne consacre finalement qu'un tout petit paragraphe aux propositions concrètes pour la Région Bruxelloise.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour les Bruxellois : aucun transfert aux Régions des compétences-clés, liées à l'enseignement par exemple, alors que la fermeture de l'école de la Brise à Watermael montre à quel point il est impossible de continuer à confier l'enseignement bruxellois à une Communauté Française sourde et aveugle à la réalité des enfants bruxellois... Par contre, la politique de l’emploi (contrôle et sanction des demandeurs d’emploi, politique de mise à l’emploi, congés éducatifs, migration économique...) ainsi que certains éléments liés aux soins de santé (prévention et soins aux personnes âgées) pourraient être régionalisées...
Pourtant, le Sp.a (de Vande Lanotte), par la voix de sa présidente Caroline Gennez, avait déclaré de manière assez prometteuse : "We willen naar een staatshervorming die een nieuwe visie ontwikkelt over Brussel. En dat is niet bestuurd te worden door de twee andere gemeenschappen. Dat is echt achterhaald. Ik denk dat we naar een ander paradigma moeten, dat Brussel ook tot zijn eigen interne hervormingen gedwongen wordt en bestuurd wordt als een stadsgewest, met ook gemeenschapsbevoegdheden, ook naar onderwijs, ook naar cultuur (...). (voir interview BrusselsNieuws.be, 21/11/2010)".
En résumé, dans la note de VDL, on ne retrouve finalement comme éléments positifs qu'une vague promesse de refinancement basé sur un prélèvement effectué auprès des navetteurs (tout en ne détaillant pas le mécanisme de prélèvement ni les montants envisagés...), une correction du manque à gagner fiscal dû au principe de "main morte", qui prive Bruxelles injustement du revenu lié aux nombreuses institutions internationales (UE, ambassades, consulats etc...) établies sur son territoire et on rajoute un petit "chèque" pour aider la région en matière de mobilité...
Rien de précis, ni de très engageant pour Bruxelles et ses habitants donc,.... Si ce n'est que certaines des propositions ci-dessus se retrouvent effectivement en partie dans le programme de Pro Bruxsel.
Mais ces quelques maigres contributions semblent bien aisées à balayer d'un revers de la main, la NVa ne faisant même plus semblant de montrer qu'elle ne veut plus rien négocier du tout, si ce n'est de retourner aux urnes pour en ressortir plus que vraisemblablement encore plus ego-centrée...
Dites, il faudra quand même que quelqu'un rappelle à BDW que, même dans cette hypothèse, il lui faudra tout de même se rassoir autour d'une table avec des francophones pour aboutir à un accord de gouvernement...
Plus que jamais, il faut donc se montrer vigilant et veiller à ce que le sort de la Région Bruxelloise et des Bruxellois ne soit pas confisqué par les Wallons et les Flamands au mépris du million de Bruxellois qui ne bénéficie - toujours pas - d'une représentation digne de ce nom dans les négociations en cours...
28/11/2010
12/11/2010
Welcome to Multi-City !
Je reviens de New York. Six petits jours dans la mégalopole de la côte est américaine, un peu de tourisme et de shopping en prime, et surtout 42,2 km (ou 26,3 miles si vous préférez les US metrics...) de bitume collé sous mes chaussures de jogging après avoir participé au plus grand marathon du monde ;-)... Un événement sportif grandiose que je vous recommande par ailleurs.
Blacks, latinos, porto-ricains, pakistanais, haïtiens, WASPs, italo-irlandais, germano-polonais, la ville de tous les métissages et de toutes les ethnies. Un patchwork permanent de couleurs, saveurs, odeurs sous le regard cuivré de la statue de la Liberté et à l'ombre de l'Empire State Building.Dans le metro, les gens se cotoient, s'entraident, s'interpellent ou se mettent à rapper.
"The Big Apple never sleeps...".
Certes, des ghettos du Bronx aux quartiers délabrés du Queens, NYC c'est aussi la ville de toutes les misères : on estime ainsi à 38.000 le nombre de sans abris à New York, dont 16.000 mineurs d'âge... Et 90 % d'entre eux sont blacks ou latinos. (source:www.ysop.org/statistics.htm).
Le modèle est donc imparfait, certes. Mais les Etats-Unis, et New York en figure en quelque sorte l'exemple ultime, sont une extraordinaire machine à intégrer. Là-bas, on se sent "américain" avant tout. Le chauffeur de taxi pakistanais est fier de vous montrer sa "Green Card". Parce qu'elle lui permet de gagner officiellement sa vie, certes. Mais aussi parce qu'il peut dire "now, I'm a citizen of this country !". Désir d'appartenance et d'intégration...
Et tout ce qui semble si bien marcher là bas, pourquoi cela ne marche-t-il pas chez nous, dans notre vieille Europe, et singulièrement à Bruxelles ? Sans doute parce que l'intégration sociale passe surtout et avant tout par une intégration économique et une reconnaissance civile. Les flics new yorkais s'appellent Lopez, Mazzini, Jones ou Kasharian. Sur Times Square, les commerçants Pakistanais et les bijoutiers juifs se cotoient dans les mêmes rues commerçantes, à Brooklyn, vivent des avocats d'origine hispanique et des chauffeurs de poids-lourds d'origine irlandaise.
Et la ville est devenue de fait bilingue : dans le métro, dans les restaurants, l'anglais et l'espagnol, désormais deuxième langue du pays, se côtoient sur les mêmes affiches ou menus. Pas de lois oppressantes pour cela, simplement le sens du service au 'client' et une certaine forme de respect des minorités ethniques. Oh bien sûr, il y a encore du boulot... Le premier président d'origine afro-américaine n'a été élu qu'en 2008 et les discriminations, surtout à l'intérieur du pays, continuent à exister. Mais le modèle se base sur l'acceptation d'un nombre de règles de base érigées en "principes fondamentaux de la Nation" et laisse une place non négligeable à la libre détermination. Cela aussi, c'est la démocratie. On ferait bien de s'en inspirer à l'heure de construire la vie de notre pays, lui aussi multi-communautaire. Et Bruxelles a sans doute un certain nombre de points communs avec New York, à commencer par la densité extraordinaire de nationalités différentes qui vivent sur son territoire.
International Friendship Run. Les participants au Marathon de New York se rassemblent pour un mini-jogging de 4 km la veille du Marathon. Même sous les fenêtres de l'ONU, le Vlaamse Leeuw côtoie le drapeau belge. Cocasse, lorsque le militant 'flamand' se voit interpeller par un participant qui lui demande "which country are you from ?". Et la réponse fuse... "I am from Flanders...". "Flanders ? I don't know..." |
06/10/2010
Bart et les sept petits pas de nains...
On s'en doutait : notre microcosme politique ne tourne plus du tout rond...
Notre ami BDW s'est approprié la zappette, et s'amuse régulièrement à appuyer sur le bouton 'off'. Faut croire que ça l'amuse de tenir ainsi le pays entier par les c.... Bart semble devenir le spécialiste du 'maintenant, stop' : je claque la porte, j'interromps les négociations, je fais en gros comme je le sens et si on est pas d'accord avec moi et bien tant pis...
Ceci n'empêche pas le pays d'être gouverné et, même, d'organiser des événements aussi prestigieux que le sommet Europe-Asie. Soit...
Mais au-delà, ce qui semble énerver BDW, c'est qu'apparemment les francophones ne vont pas assez loin. Lui, il voudrait que toute la fiscalité (IPP) soit régionalisée et ne supporte pas qu'on ne puisse pas voir les choses sous le même angle du côté francophone.Ceci dit lorsqu'on parle de prélèvement de l'IPP sur le lieu de travail (ce qui permettrait à Bruxelles de retrouver un niveau de financement digne de son rang), là il est aux abonnés absents...
Alors donc, il appuie sur la 'zappette' en se disant que le moment est peut-être venu de remettre les libéraux en selle... Et les francophones ne cessent de parler de plan "B" et de l'inéluctable scission du pays voulue par la Flandre nationaliste.
Pour désamorcer cette bombe, voici les raisons qui devraient pousser nos voisins de Flandre à y réfléchir à 2 fois avant de se lancer dans une option séparatiste...
De la situation actuelle à la partition du pays, il n'y aurait que 7 petits pas (de nain) à franchir... Mais attention, les lendemains de veille pourraient s'avérer douloureux pour la Flandre ! C'est la raison pour laquelle il serait grand temps qu'on cesse d'agiter les caliquots de scission du pays : elle n'aura pas lieu ! La Flandre a beaucoup trop à perdre dans l'aventure...
1. "de vergrijzing"
La Flandre vieillit. Elle vieillit même plus vite que le reste du pays, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses de soins de santé et des retraites. Même si dans un premier temps, la Flandre disposera sans doute des moyens de constituer très rapidement des réserves, le problème des retraites reste posé. Ce n'est pas pour rien que dans les négociations actuelles, on a envisagé la régionalisation des allocations familiales... et pas celle des pensions (au désavantage de la Flandre)...Selon une étude récente de Dexia en Flandre, le pourcentage de pensionnés par rapport à la population totale est de 18,4 %. Dans la région bruxelloise, le pourcentage moyen de pensionnés est 14,4 %, compte tenu de la structure plus jeune de la population. C’est en Wallonie (17,5%) que l'on se rapproche le plus de la moyenne nationale (17,3 %).
2. de ekonomische "voorsprong"
On le voit, la situation autrefois florissante de la Flandre sur le plan économique pourrait s'inverser assez rapidement... Aujourd'hui, c'est en Wallonie que Google investit... et c'est en Flandre que General Motors ferme son usine. Soutenu par une nouvelle ambition, un plan de redéploiement (Marshall I et II) et des espaces disponibles (bureaux, zonings, ...), la Wallonie semble reprendre du poil de la bête.
A l'inverse, on sent que la Flandre s'essouffle. Il y a eu plus de jours de grève en Flandre qu'en Wallonie au cours des 3 dernières années... Le supposé avantage économique n'est donc pas définitif. Après tout, jusque dans les années 60 et depuis 1830, c'est l'industrie wallonne qui tirait le pays... Les Flamands ont parfois tendance à oublier qu'un des grands principes économiques, c'est l'existence des cycles conjoncturels...
3. "Brussel"
Il est évident que Bruxelles constitue le problème et la solution. La Flandre n'est pas prête à abandonner la poule aux oeufs d'or bruxelloise, mais n'est pas plus prête à faire la moindre concession pour permettre son émancipation fiscale et politique, en dehors du principe de co-gestion voulu par la NVa. Il est a noté que depuis quelques semaines, plusieurs politiques francophones, et non des moindres, ont entamé un discours sur l'air de "Bruxelles, région comme les autres". Pascal Smet envisage même à présent de confier une partie de la gestion de l'enseignement à Bruxelles à la Région; mais Pascal Smet peut changer d'avis très vite :-)...
Toujours est-il que sans solution pour Bruxelles, on voit mal la Flandre faire cavalier seul... Et on voit difficilement comment elle pourrait imposer unilatéralement ses choix à une région souveraine sur le plan constitutionnel (article 3 de la Constitution) et à sa population dont un sondage récent a encore montré son attachement à l'identité bruxelloise, au-delà des clivages stériles communautaires et linguistiques.
4. "Europa en de internationale herkenning"
L'Europe ne voit pas d'un bon oeil les velléités séparatistes de la Flandre. Paris, Madrid ou Londres craignent que cela ne donne des ailes aux Basques, Catalans, Corses, Bretons, Ecossais... Et on ne parle même pas des Nordistes Italiens, associés au gouvernement Berlusconi, pour qui l'exemple flamand est du pain béni...
Si la scission intervient, cela signifiera pour la Flandre de se faire reconnaître au sein de toutes les institutions supranationales (EU, ONU, OCDE, zone Euro etc...). Ca risque de ne pas se faire tout seul... On doute que BDW est déjà tenté quoi que ce soit à ce niveau, ne fût-ce que pour jauger de la volonté de ces instances à reconnaître la future république de Flandre...
5. "de fiscaliteit en belastingsvoorheffing"
En cas de scission du pays, les entités 'rémanentes' (Wallonie et Bruxelles) n'auraient en terme de fiscalité qu'une seule approche possible, le prélèvement de l'impôt des non-résidents (flamands) travaillant sur leur territoire.
Ceci représenterait un manque à gagner de l'ordre de 16 milliards d'euros par an pour la Flandre...
Le réservoir d'emplois présent à Bruxelles ne va pas s'évaporer comme par magie vers le Nord du pays (au nom de quoi ?) et les quelques 300.000 navetteurs qui viennent quotidiennement gagner leur croûte à Bruxelles continueraient à le faire, en traversant la "frontière".
6. "de overheidschuld"
Notre dette publique représentera en 2010 102 % de notre PIB, soit la bagatelle de 345 milliards d'euros.
La crise économique a aggravé notre déficit public. En cas de scission du pays, cette dette devra être répartie entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles. Et, quelle que soit la clé de répartition choisie, elle fera peser sur la Flandre la charge la plus importante. Historiquement, si l’on regarde ce qui s’est passé pour des pays comme la Tchéquie et de la Slovaquie récemment, ou pour la Belgique en 1830, c’est le critère des recettes d’impôts qui a servi de base à la répartition de la dette publique. La Flandre devrait alors prendre à sa charge environ 63 % de l’ancienne dette publique belge. Soit 219 milliards d’euros, 110 % du PIB flamand !
De plus cette scission entraînerait également une augmentation du risque de défaut perçu par les marchés financiers et donc une augmentation de la charge d'intérêt du financement public, largement dépendant de l'emprunt.
Si on rajoute à cela le vieillissement de la population plus rapide en Flandre, qui entraînera une augmentation des soins de santé et du coût des retraites, l'équation budgétaire risque d'être insoluble pour le nouvel état flamand...
7. "de vlaamse bevolking opinie"
Certes, on a beau se dire qu'ils sont très nombreux à voter pour des partis séparatistes, voire extrême (on rappelle : NVa + LDD + VB = 40 % des votes en Flandre...), il y a fort à parier que beaucoup de citoyens flamands ne souhaitent pas se retrouver brusquement sans Belgique. Certes, à force de leur dépeindre une Wallonie corrompue et fainéante, ils ont fini par croire que c'était totalement fondé. Qu'il fallait sans doute se détacher au plus vite de cette fange wallonne qui embourbe les roues de la Flandre. Mais sont-ils pour autant conscients de ce que signifie une scission du pays ? Sont-ils prêts à renoncer à ce que la Belgique porte encore comme valeur commune ? Rien n'est moins sûr. De récents sondages montrent d'ailleurs qu'une grande partie de la population flamande demande juste plus d'autonomie, pas la fin du pays...
Notre ami BDW s'est approprié la zappette, et s'amuse régulièrement à appuyer sur le bouton 'off'. Faut croire que ça l'amuse de tenir ainsi le pays entier par les c.... Bart semble devenir le spécialiste du 'maintenant, stop' : je claque la porte, j'interromps les négociations, je fais en gros comme je le sens et si on est pas d'accord avec moi et bien tant pis...
Ceci n'empêche pas le pays d'être gouverné et, même, d'organiser des événements aussi prestigieux que le sommet Europe-Asie. Soit...
Mais au-delà, ce qui semble énerver BDW, c'est qu'apparemment les francophones ne vont pas assez loin. Lui, il voudrait que toute la fiscalité (IPP) soit régionalisée et ne supporte pas qu'on ne puisse pas voir les choses sous le même angle du côté francophone.Ceci dit lorsqu'on parle de prélèvement de l'IPP sur le lieu de travail (ce qui permettrait à Bruxelles de retrouver un niveau de financement digne de son rang), là il est aux abonnés absents...
Alors donc, il appuie sur la 'zappette' en se disant que le moment est peut-être venu de remettre les libéraux en selle... Et les francophones ne cessent de parler de plan "B" et de l'inéluctable scission du pays voulue par la Flandre nationaliste.
Pour désamorcer cette bombe, voici les raisons qui devraient pousser nos voisins de Flandre à y réfléchir à 2 fois avant de se lancer dans une option séparatiste...
De la situation actuelle à la partition du pays, il n'y aurait que 7 petits pas (de nain) à franchir... Mais attention, les lendemains de veille pourraient s'avérer douloureux pour la Flandre ! C'est la raison pour laquelle il serait grand temps qu'on cesse d'agiter les caliquots de scission du pays : elle n'aura pas lieu ! La Flandre a beaucoup trop à perdre dans l'aventure...
1. "de vergrijzing"
La Flandre vieillit. Elle vieillit même plus vite que le reste du pays, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses de soins de santé et des retraites. Même si dans un premier temps, la Flandre disposera sans doute des moyens de constituer très rapidement des réserves, le problème des retraites reste posé. Ce n'est pas pour rien que dans les négociations actuelles, on a envisagé la régionalisation des allocations familiales... et pas celle des pensions (au désavantage de la Flandre)...Selon une étude récente de Dexia en Flandre, le pourcentage de pensionnés par rapport à la population totale est de 18,4 %. Dans la région bruxelloise, le pourcentage moyen de pensionnés est 14,4 %, compte tenu de la structure plus jeune de la population. C’est en Wallonie (17,5%) que l'on se rapproche le plus de la moyenne nationale (17,3 %).
2. de ekonomische "voorsprong"
On le voit, la situation autrefois florissante de la Flandre sur le plan économique pourrait s'inverser assez rapidement... Aujourd'hui, c'est en Wallonie que Google investit... et c'est en Flandre que General Motors ferme son usine. Soutenu par une nouvelle ambition, un plan de redéploiement (Marshall I et II) et des espaces disponibles (bureaux, zonings, ...), la Wallonie semble reprendre du poil de la bête.
A l'inverse, on sent que la Flandre s'essouffle. Il y a eu plus de jours de grève en Flandre qu'en Wallonie au cours des 3 dernières années... Le supposé avantage économique n'est donc pas définitif. Après tout, jusque dans les années 60 et depuis 1830, c'est l'industrie wallonne qui tirait le pays... Les Flamands ont parfois tendance à oublier qu'un des grands principes économiques, c'est l'existence des cycles conjoncturels...
3. "Brussel"
Il est évident que Bruxelles constitue le problème et la solution. La Flandre n'est pas prête à abandonner la poule aux oeufs d'or bruxelloise, mais n'est pas plus prête à faire la moindre concession pour permettre son émancipation fiscale et politique, en dehors du principe de co-gestion voulu par la NVa. Il est a noté que depuis quelques semaines, plusieurs politiques francophones, et non des moindres, ont entamé un discours sur l'air de "Bruxelles, région comme les autres". Pascal Smet envisage même à présent de confier une partie de la gestion de l'enseignement à Bruxelles à la Région; mais Pascal Smet peut changer d'avis très vite :-)...
Toujours est-il que sans solution pour Bruxelles, on voit mal la Flandre faire cavalier seul... Et on voit difficilement comment elle pourrait imposer unilatéralement ses choix à une région souveraine sur le plan constitutionnel (article 3 de la Constitution) et à sa population dont un sondage récent a encore montré son attachement à l'identité bruxelloise, au-delà des clivages stériles communautaires et linguistiques.
4. "Europa en de internationale herkenning"
L'Europe ne voit pas d'un bon oeil les velléités séparatistes de la Flandre. Paris, Madrid ou Londres craignent que cela ne donne des ailes aux Basques, Catalans, Corses, Bretons, Ecossais... Et on ne parle même pas des Nordistes Italiens, associés au gouvernement Berlusconi, pour qui l'exemple flamand est du pain béni...
Si la scission intervient, cela signifiera pour la Flandre de se faire reconnaître au sein de toutes les institutions supranationales (EU, ONU, OCDE, zone Euro etc...). Ca risque de ne pas se faire tout seul... On doute que BDW est déjà tenté quoi que ce soit à ce niveau, ne fût-ce que pour jauger de la volonté de ces instances à reconnaître la future république de Flandre...
5. "de fiscaliteit en belastingsvoorheffing"
En cas de scission du pays, les entités 'rémanentes' (Wallonie et Bruxelles) n'auraient en terme de fiscalité qu'une seule approche possible, le prélèvement de l'impôt des non-résidents (flamands) travaillant sur leur territoire.
Ceci représenterait un manque à gagner de l'ordre de 16 milliards d'euros par an pour la Flandre...
Le réservoir d'emplois présent à Bruxelles ne va pas s'évaporer comme par magie vers le Nord du pays (au nom de quoi ?) et les quelques 300.000 navetteurs qui viennent quotidiennement gagner leur croûte à Bruxelles continueraient à le faire, en traversant la "frontière".
6. "de overheidschuld"
Notre dette publique représentera en 2010 102 % de notre PIB, soit la bagatelle de 345 milliards d'euros.
La crise économique a aggravé notre déficit public. En cas de scission du pays, cette dette devra être répartie entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles. Et, quelle que soit la clé de répartition choisie, elle fera peser sur la Flandre la charge la plus importante. Historiquement, si l’on regarde ce qui s’est passé pour des pays comme la Tchéquie et de la Slovaquie récemment, ou pour la Belgique en 1830, c’est le critère des recettes d’impôts qui a servi de base à la répartition de la dette publique. La Flandre devrait alors prendre à sa charge environ 63 % de l’ancienne dette publique belge. Soit 219 milliards d’euros, 110 % du PIB flamand !
De plus cette scission entraînerait également une augmentation du risque de défaut perçu par les marchés financiers et donc une augmentation de la charge d'intérêt du financement public, largement dépendant de l'emprunt.
Si on rajoute à cela le vieillissement de la population plus rapide en Flandre, qui entraînera une augmentation des soins de santé et du coût des retraites, l'équation budgétaire risque d'être insoluble pour le nouvel état flamand...
7. "de vlaamse bevolking opinie"
Certes, on a beau se dire qu'ils sont très nombreux à voter pour des partis séparatistes, voire extrême (on rappelle : NVa + LDD + VB = 40 % des votes en Flandre...), il y a fort à parier que beaucoup de citoyens flamands ne souhaitent pas se retrouver brusquement sans Belgique. Certes, à force de leur dépeindre une Wallonie corrompue et fainéante, ils ont fini par croire que c'était totalement fondé. Qu'il fallait sans doute se détacher au plus vite de cette fange wallonne qui embourbe les roues de la Flandre. Mais sont-ils pour autant conscients de ce que signifie une scission du pays ? Sont-ils prêts à renoncer à ce que la Belgique porte encore comme valeur commune ? Rien n'est moins sûr. De récents sondages montrent d'ailleurs qu'une grande partie de la population flamande demande juste plus d'autonomie, pas la fin du pays...
18/09/2010
Les 7 péchés capitaux de la Capitale selon la Flandre...
Il est de ces contre-vérités et autres fantasmes, qui a force d'être répétés inlassablement, finissent par être considérés comme parole d'Evangile selon St. Bart...
Hier komt een verkorte opsomming van wat men in Vlaanderen over Brussel denkt, en waarom de waarheid moet gekend worden...
1. La Région Bruxelloise est pauvre...
Faux, une analyse européenne (source : Eurostat) place d'ailleurs la Région de Bruxelles-Capitale à la deuxième place des régions les plus riches de l'Union Européenne. Avec un PIB de 60.200 EUR/hab, elle se classe 2ème, juste derrière le Grand-Duché du Luxembourg. La Flandre est 10ème de ce classement (31.700 EUR/hab), la Wallonie 17ème (22.600 EUR). La Belgique dans son ensemble se classe 11ème (31.200 EUR/hab).
Si la Région est pauvre, c'est parce que la Loi de financement l'appauvrit, en assurant des transferts injustifiés vers les autres Régions (16 milliards EUR/an vers la Flandre, 9,5 milliards vers la Wallonie) !
Toutes les analyses montrent qu'il lui manque (au minimum) entre 500 millions et 1 milliards d'EUR pour être financée correctement et assurer son rôle... C'est un des enjeux majeurs de la négocation politique en cours pour la formation du gouvernement...
2. La Région de Bruxelles-Capitale est mal gérée...
Le sous-entendu derrière cette affirmation est bien entendu que la Région serait mal gérée car ce sont essentiellement des francophones qui la gèrent... C'est oublier un peu vite que la Région est constitutionnellement bilingue et que le gouvernement régional bruxellois est paritaire en nombre de ministres néerlandophones et francophones. Historiquement, le poste de Ministre du Budget a d'ailleurs souvent été occupé par un ... néerlandophone. Dernier en date à avoir géré les finances bruxelloises avant d'être remplacé par J-L Vanraes, Guy Vanhengel... aujourd'hui responsable du budget au Fédéral, dont on pourra difficilement nier l'orthodoxie budgétaire... ni le caractère flamand de son parti, l'OpenVLD... Avec les moyens limités qui lui sont dévolus, la Région gère plus que correctement son budget.
3. Il y a trop de niveaux de pouvoir à Bruxelles, il faut fusionner les communes...
Les communes bruxelloises comportent en moyenne environ 51.500 habitants. C'est bien plus que bien des communes de Wallonie ou de Flandre. Pour assurer des politiques de proximité (mobilité, sécurité, aménagement urbain...), le pouvoir communal est indispensable, et assure une démocratie de terrain.
S'il est juste de penser que certains découpages communaux sont à revoir (Bruxelles-Ville, Laeken, Neder-over-Hembeek et Haren, toutes gérées depuis l'Hôtel de Ville de Bruxelles par exemple) et que certains recoupements seraient justifiés, il faut maintenir une approche locale forte, les disparités socio-économiques entre les différents quartiers de la ville étant importantes.
Une étude récente montre d'ailleurs que la fusion prônée par la NVa pour Bruxelles n'est pas toujours efficace : ainsi à Antwerpen, où les communes ont été fusionnées, les coûts de fonctionnement, notamment pour la Police, sont proportionnellement plus élevés qu'à Bruxelles...
4. La Région est la capitale de la Flandre, et donc la Flandre a son mot à dire...
La Flandre est le seul exemple connu au monde de région ou d'entité territoriale ayant placé sa capitale... en dehors de sa propre région. Cela démontre l'attachement flamand à fagociter Bruxelles à son seul profit. Et le mouvement flamand se base pour cela sur l'Histoire...
Mais Bruxelles n'a jamais fait partie historiquement de la Flandre, mais bien du duché du Brabant (qui jadis s'étendait jusqu'aux abords d'Anvers... La Flandre, elle se situe à GAUCHE du Brabant sur cette carte de 1350)... Refaire l'histoire est toujours commode !
La Région de Bruxelles-Capitale existe constitutionnellement depuis 1989 et est une Région à part entière. Elle n'a pas à être co-gérée par les autres Régions.
Si la Flandre choisit la voie du séparatisme, elle devra établir sa capitale à Anvers ou Gand, mais quitter Bruxelles.
5. Le refinancement de Bruxelles doit être conditionné à l'utilisation des fonds et à son contrôle
Les autorités bruxelloises sont tout aussi capables de compter et de gérer leurs affaires que les entités régionales flamandes ou wallonnes. Bruxelles ne réclame pas le droit de contrôler l'affectation des finances régionales flamandes au Port d'Anvers ou celles wallonnes à la Ville de Charleroi...
Cette demande hégémonique et unilatérale ne repose sur aucune légitimité et est inacceptable pour les Bruxellois. Bruxelles ne réclame que son dû légitime à disposer de la richesse qu'elle produit, tout en bénéficiant d'un financement équitable pour les rôles mutliples qu'elle joue au bénéfice du pays et des autres régions fédérées. Sans la vitrine "Bruxelles", la Flandre et la Wallonie sont inexistantes sur l'échiquier mondial...
6. Les Communautés doivent avoir un droit d'ingérence dans les affaires bruxelloises
La gestion catastrophique de l'enseignement à Bruxelles devrait à lui seul démontrer l'absurdité du modèle communautaire belge. Les Communautés contribuent à créer des sous-nationalités dans la Région en forçant les Bruxellois à choisir une langue, que ce soit pour leur santé, leur sport, leur enseignement, leur culture,... Nous voulons mettre fin à cette ingérence inefficace et discriminatoire et rendre aux Régions ces compétences.
7. Bruxelles n'est qu'une ville, comme Anvers ou Liège...
Capitale du Royaume, siège du Vlaamse Raad et de la Communauté Française, capitale de l'Europe, siège d'institutions internationales comme l'OTAN... Bruxelles n'est pas une ville comme Anvers ou Liège. Elle est une ville-région aux compétences multiples et qui s'incrit dans le processus de fédéralisation de la Belgique.
La volonté flamande de ramener Bruxelles au simple statut de Ville ne se justifie que par sa volonté de la conquérir sous son aile soi-disant protectrice. Or la Flandre n'aime pas Bruxelles, qui est pourtant sa capitale ! Elle la sous-finance et conditionne tout refinancement équitable. Quel autre région dans le monde méprise à ce point sa propre capitale ? Encore une incohérence flagrante...
Hier komt een verkorte opsomming van wat men in Vlaanderen over Brussel denkt, en waarom de waarheid moet gekend worden...
1. La Région Bruxelloise est pauvre...
Faux, une analyse européenne (source : Eurostat) place d'ailleurs la Région de Bruxelles-Capitale à la deuxième place des régions les plus riches de l'Union Européenne. Avec un PIB de 60.200 EUR/hab, elle se classe 2ème, juste derrière le Grand-Duché du Luxembourg. La Flandre est 10ème de ce classement (31.700 EUR/hab), la Wallonie 17ème (22.600 EUR). La Belgique dans son ensemble se classe 11ème (31.200 EUR/hab).
Si la Région est pauvre, c'est parce que la Loi de financement l'appauvrit, en assurant des transferts injustifiés vers les autres Régions (16 milliards EUR/an vers la Flandre, 9,5 milliards vers la Wallonie) !
Toutes les analyses montrent qu'il lui manque (au minimum) entre 500 millions et 1 milliards d'EUR pour être financée correctement et assurer son rôle... C'est un des enjeux majeurs de la négocation politique en cours pour la formation du gouvernement...
2. La Région de Bruxelles-Capitale est mal gérée...
Le sous-entendu derrière cette affirmation est bien entendu que la Région serait mal gérée car ce sont essentiellement des francophones qui la gèrent... C'est oublier un peu vite que la Région est constitutionnellement bilingue et que le gouvernement régional bruxellois est paritaire en nombre de ministres néerlandophones et francophones. Historiquement, le poste de Ministre du Budget a d'ailleurs souvent été occupé par un ... néerlandophone. Dernier en date à avoir géré les finances bruxelloises avant d'être remplacé par J-L Vanraes, Guy Vanhengel... aujourd'hui responsable du budget au Fédéral, dont on pourra difficilement nier l'orthodoxie budgétaire... ni le caractère flamand de son parti, l'OpenVLD... Avec les moyens limités qui lui sont dévolus, la Région gère plus que correctement son budget.
3. Il y a trop de niveaux de pouvoir à Bruxelles, il faut fusionner les communes...
Les communes bruxelloises comportent en moyenne environ 51.500 habitants. C'est bien plus que bien des communes de Wallonie ou de Flandre. Pour assurer des politiques de proximité (mobilité, sécurité, aménagement urbain...), le pouvoir communal est indispensable, et assure une démocratie de terrain.
S'il est juste de penser que certains découpages communaux sont à revoir (Bruxelles-Ville, Laeken, Neder-over-Hembeek et Haren, toutes gérées depuis l'Hôtel de Ville de Bruxelles par exemple) et que certains recoupements seraient justifiés, il faut maintenir une approche locale forte, les disparités socio-économiques entre les différents quartiers de la ville étant importantes.
Une étude récente montre d'ailleurs que la fusion prônée par la NVa pour Bruxelles n'est pas toujours efficace : ainsi à Antwerpen, où les communes ont été fusionnées, les coûts de fonctionnement, notamment pour la Police, sont proportionnellement plus élevés qu'à Bruxelles...
4. La Région est la capitale de la Flandre, et donc la Flandre a son mot à dire...
La Flandre est le seul exemple connu au monde de région ou d'entité territoriale ayant placé sa capitale... en dehors de sa propre région. Cela démontre l'attachement flamand à fagociter Bruxelles à son seul profit. Et le mouvement flamand se base pour cela sur l'Histoire...
Mais Bruxelles n'a jamais fait partie historiquement de la Flandre, mais bien du duché du Brabant (qui jadis s'étendait jusqu'aux abords d'Anvers... La Flandre, elle se situe à GAUCHE du Brabant sur cette carte de 1350)... Refaire l'histoire est toujours commode !
La Région de Bruxelles-Capitale existe constitutionnellement depuis 1989 et est une Région à part entière. Elle n'a pas à être co-gérée par les autres Régions.
Si la Flandre choisit la voie du séparatisme, elle devra établir sa capitale à Anvers ou Gand, mais quitter Bruxelles.
5. Le refinancement de Bruxelles doit être conditionné à l'utilisation des fonds et à son contrôle
Les autorités bruxelloises sont tout aussi capables de compter et de gérer leurs affaires que les entités régionales flamandes ou wallonnes. Bruxelles ne réclame pas le droit de contrôler l'affectation des finances régionales flamandes au Port d'Anvers ou celles wallonnes à la Ville de Charleroi...
Cette demande hégémonique et unilatérale ne repose sur aucune légitimité et est inacceptable pour les Bruxellois. Bruxelles ne réclame que son dû légitime à disposer de la richesse qu'elle produit, tout en bénéficiant d'un financement équitable pour les rôles mutliples qu'elle joue au bénéfice du pays et des autres régions fédérées. Sans la vitrine "Bruxelles", la Flandre et la Wallonie sont inexistantes sur l'échiquier mondial...
6. Les Communautés doivent avoir un droit d'ingérence dans les affaires bruxelloises
La gestion catastrophique de l'enseignement à Bruxelles devrait à lui seul démontrer l'absurdité du modèle communautaire belge. Les Communautés contribuent à créer des sous-nationalités dans la Région en forçant les Bruxellois à choisir une langue, que ce soit pour leur santé, leur sport, leur enseignement, leur culture,... Nous voulons mettre fin à cette ingérence inefficace et discriminatoire et rendre aux Régions ces compétences.
7. Bruxelles n'est qu'une ville, comme Anvers ou Liège...
Capitale du Royaume, siège du Vlaamse Raad et de la Communauté Française, capitale de l'Europe, siège d'institutions internationales comme l'OTAN... Bruxelles n'est pas une ville comme Anvers ou Liège. Elle est une ville-région aux compétences multiples et qui s'incrit dans le processus de fédéralisation de la Belgique.
La volonté flamande de ramener Bruxelles au simple statut de Ville ne se justifie que par sa volonté de la conquérir sous son aile soi-disant protectrice. Or la Flandre n'aime pas Bruxelles, qui est pourtant sa capitale ! Elle la sous-finance et conditionne tout refinancement équitable. Quel autre région dans le monde méprise à ce point sa propre capitale ? Encore une incohérence flagrante...
01/09/2010
Et si le temps était venu...
Et si nous sortions nos drapeaux bruxellois pour les faire flotter à nos fenêtres ?
Car il flotte comme un sentiment de pessimisme dans notre microcosme politique... Vous ne trouvez pas ?
Ainsi, après tant de jours de consultations, pre-formation et silence radio, la méthode Di Rupo n'a pas pu faire mieux qu'espéré... A savoir : se heurter inévitablement au "nee, niet genoeg, vent..." de Bart de Wever, avec le CD&V (ou plutôt ce qu'il en reste) dans son sillage, à la remorque du nouveau 'grootste vlaamse partij'.
Bart de Wever n'est pas un idiot, loin de là. On dit même de lui qu'il est supérieurement intelligent. Cela a même été prouvé à la télévision ... De slimste man ter wereld... Pensez-donc !
On pourrait cependant en douter, en se disant qu'il a oublié que pour négocier, il faut être deux. Et qu'une négociation n'aboutit que lorsque les parties en présence ont conclu un accord...
En dehors de cela, on est dans une logique de confrontation, de guerre, de terre brûlée...
Il me vient donc inévitablement à l'esprit que s'il n'est pas idiot, et qu'il continue à refuser tout ce qu'on lui propose comme menu, s'il reste ancré à ce point dans une logique jusqu'au-boutiste : "of zij doen wat ik wil, of ik doe niks...". Ja Baartje, maar als jij zo verder doet, zal jij gewoon dit land plat leggen... Misschien jouw doelstelling, uiteindelijk :-)... c'est qu'il a un plan. Et ce plan, on le connaît, il a eu tout le loisir de l'étaller en long et en large depuis 3 ans. La N-Va et son Président sont un parti nationaliste, séparatiste et républicain.
Alors, sommes nous bloqués, au point de rupture, au bord de l'implosion de ce petit pays qui fût jadis la deuxième puissance mondiale (au XIXème siècle, il est vrai...) ?
Les citoyens Bruxellois n'ont guère été écoutés dans ces négociations. Autour de la table des négociateurs, ils étaient largement sous-représentés et Charles Picqué s'est tût dans toutes les langues... Au pire, il est passé pour le quémandeur de service "500 millions svp, pour notre ville, à votre bon coeur Messieurs les Flamands, Mesdames les Wallonnes...". Certes, on nous dit clairement que Bruxelles est la pierre d'achoppement, que jamais, oh grand jamais, les francophones ne capituleront devant les demandes flamandes... En attendant, Di Rupo a déjà abandonné des pans entiers de compétences fiscales, dont certaines symboliques (les allocations familiales, certaines éléments liés aux soins de santé, l'impôt des sociétés,...).
Ne nous faisons aucune illusion : nous serons vendus au plus offrant, et la Wallonie et la Flandre se répartiront Bruxelles et ses richesses sur le dos de ses habitants !
Alors le temps est sans doute venu, pour nous Bruxellois, d'affirmer ce que nous voulons, et ce que nous refusons.
Car il flotte comme un sentiment de pessimisme dans notre microcosme politique... Vous ne trouvez pas ?
Ainsi, après tant de jours de consultations, pre-formation et silence radio, la méthode Di Rupo n'a pas pu faire mieux qu'espéré... A savoir : se heurter inévitablement au "nee, niet genoeg, vent..." de Bart de Wever, avec le CD&V (ou plutôt ce qu'il en reste) dans son sillage, à la remorque du nouveau 'grootste vlaamse partij'.
Bart de Wever n'est pas un idiot, loin de là. On dit même de lui qu'il est supérieurement intelligent. Cela a même été prouvé à la télévision ... De slimste man ter wereld... Pensez-donc !
On pourrait cependant en douter, en se disant qu'il a oublié que pour négocier, il faut être deux. Et qu'une négociation n'aboutit que lorsque les parties en présence ont conclu un accord...
En dehors de cela, on est dans une logique de confrontation, de guerre, de terre brûlée...
Il me vient donc inévitablement à l'esprit que s'il n'est pas idiot, et qu'il continue à refuser tout ce qu'on lui propose comme menu, s'il reste ancré à ce point dans une logique jusqu'au-boutiste : "of zij doen wat ik wil, of ik doe niks...". Ja Baartje, maar als jij zo verder doet, zal jij gewoon dit land plat leggen... Misschien jouw doelstelling, uiteindelijk :-)... c'est qu'il a un plan. Et ce plan, on le connaît, il a eu tout le loisir de l'étaller en long et en large depuis 3 ans. La N-Va et son Président sont un parti nationaliste, séparatiste et républicain.
Alors, sommes nous bloqués, au point de rupture, au bord de l'implosion de ce petit pays qui fût jadis la deuxième puissance mondiale (au XIXème siècle, il est vrai...) ?
Les citoyens Bruxellois n'ont guère été écoutés dans ces négociations. Autour de la table des négociateurs, ils étaient largement sous-représentés et Charles Picqué s'est tût dans toutes les langues... Au pire, il est passé pour le quémandeur de service "500 millions svp, pour notre ville, à votre bon coeur Messieurs les Flamands, Mesdames les Wallonnes...". Certes, on nous dit clairement que Bruxelles est la pierre d'achoppement, que jamais, oh grand jamais, les francophones ne capituleront devant les demandes flamandes... En attendant, Di Rupo a déjà abandonné des pans entiers de compétences fiscales, dont certaines symboliques (les allocations familiales, certaines éléments liés aux soins de santé, l'impôt des sociétés,...).
Ne nous faisons aucune illusion : nous serons vendus au plus offrant, et la Wallonie et la Flandre se répartiront Bruxelles et ses richesses sur le dos de ses habitants !
Alors le temps est sans doute venu, pour nous Bruxellois, d'affirmer ce que nous voulons, et ce que nous refusons.
- La Région Bruxelloise est le poumon économique et la vitrine de la Belgique, elle doit être respectée.
- La Région Bruxelloise doit être une Région à part entière : avec les mêmes droits et devoirs que les autres Régions. Elle doit disposer de l'autonomie constitutive.
- Nous refusons tout principe de co-gestion de notre Région, qui équivaut à créer des sous-nationalités dans notre Région. Si la Flandre sanctifie le principe de territorialité pour sa propre Région et la Wallonie, qu'elle le respecte également pour Bruxelles !
- Les compétences communautaires doivent être dévolues à la Région : enseignement, sport, culture, santé, ne peuvent pas continuer à être efficacement mis au service de la population bruxelloise avec des décisions prises par des Ministres et des Parlementaires qui ne connaissent rien de la réalité de Bruxelles et de ses habitants et partagées en fonction de la langue parlée par les gens.
- Bruxelles doit être équitablement financée. Si la région produit 20 % de la richesse, elle doit en percevoir au moins 20 % des recettes et son rôle de capitale multiple (pays, europe) doit être pris en compte également. Il ne s'agit pas de (re)financer notre Région, mais de lui rendre son dû, injustement dévié au profit des autres niveaux de pouvoirs en Belgique.
- Un financement équitable passera par une révision de la Loi de financement et le prélèvement de l'impôt des personnes physiques sur leur lieu de travail, et non d'habitation, comme cela est la règle partout en Europe.
- La mobilité bruxelloise ne peut se décider que avec et pour les bruxellois. Toute décision péri-régionale (accroissement du trafic ferroviaire, élargissement du ring, survol aérien) doit se prendre en concertation avec la Région centrale du pays, qui absorbe la plus grande part de ces trafics.
- L'enseignement bruxellois doit être une priorité immédiate : l'évolution démographique n'est ni assumée ni anticipée par les pouvoirs communautaires.
Alors, oui, le temps est venu pour tous les Bruxellois de se manifester.
Je leur propose un simple signe, symbolique et fort : faites flotter à votre fenêtre le drapeau bruxellois, iris jaune sur fond bleu pour marquer votre souhait de voir notre région pleinement respectée dans le contexte politique actuel !
18/08/2010
LA LIBERTE DE SE DEFINIR (un texte de Max De Brouwer)
Et si on laissait aux gens le choix individuel de ne pas accepter d'être coincés dans un carcan réducteur d'appartenance?
Et si on s'en foutait que les uns se sentent avant tout Bruxellois, Francophones, Musulmans, Néerlandophones, Flamands, Wallons, Belges, Européens, Arabophones: car Bruxelles c'est tout cela et bien d'autres identités encore.
Pour que puisse vivre Bruxelles, pour que puisse vivre la Belgique, il faut que les quatre zones linguistiques, telles que prévues dans la constitution: Flandre flamande, Bruxelles bilingue, Wallonie francophone et Cantons de l'est germanophones, évoluent vers quatre régions à part entière, unies dans un fédéralisme de coopération et de solidarité.
N'oublions pas que les siècles passés et l'histoire récente apportent inlassablement la preuve que le repli communautaire, ethnique, linguistique ou religieux est source de guerres civiles meurtrières. Politiquement, une "alliance francophone" wallobru ne ferait que radicaliser les positions en déclenchant une escalade mutuelle de replis identitaires.
Passons de la phase du repli vers la phase du respect. Exigeons la reconnaissance et assumons enfin notre rôle de Région, de capitale, de creuset cosmopolite. Devenons, aux yeux du monde et de l'avenir, l'exemple même de l'harmonie dans la diversité.
L'exploitation éhontée, l'annexion de fait, la cogestion, qu'imposent ou veulent nous imposer nos voisins, et les conséquences qui en découlent, notamment de paupérisation, d'inefficacité, de pollution, de délabrement, d’insécurité, de crise du logement, de transports publics déficients, ça n'a rien à voir avec le RESPECT ni avec la SOLIDARITÉ, qui sont mes objectifs politiques. Afin qu'il fasse bon vivre à Bruxelles, quelle que soit l'identité que se donne préférentiellement chacun de ses habitants.
Max De Brouwer, een viertalige Belgian francophone aus Brüssel
http://www.facebook.com/profile.php?id=100000970753389
Et si on laissait aux gens le choix individuel de ne pas accepter d'être coincés dans un carcan réducteur d'appartenance?
Et si on s'en foutait que les uns se sentent avant tout Bruxellois, Francophones, Musulmans, Néerlandophones, Flamands, Wallons, Belges, Européens, Arabophones: car Bruxelles c'est tout cela et bien d'autres identités encore.
Pour que puisse vivre Bruxelles, pour que puisse vivre la Belgique, il faut que les quatre zones linguistiques, telles que prévues dans la constitution: Flandre flamande, Bruxelles bilingue, Wallonie francophone et Cantons de l'est germanophones, évoluent vers quatre régions à part entière, unies dans un fédéralisme de coopération et de solidarité.
N'oublions pas que les siècles passés et l'histoire récente apportent inlassablement la preuve que le repli communautaire, ethnique, linguistique ou religieux est source de guerres civiles meurtrières. Politiquement, une "alliance francophone" wallobru ne ferait que radicaliser les positions en déclenchant une escalade mutuelle de replis identitaires.
Passons de la phase du repli vers la phase du respect. Exigeons la reconnaissance et assumons enfin notre rôle de Région, de capitale, de creuset cosmopolite. Devenons, aux yeux du monde et de l'avenir, l'exemple même de l'harmonie dans la diversité.
L'exploitation éhontée, l'annexion de fait, la cogestion, qu'imposent ou veulent nous imposer nos voisins, et les conséquences qui en découlent, notamment de paupérisation, d'inefficacité, de pollution, de délabrement, d’insécurité, de crise du logement, de transports publics déficients, ça n'a rien à voir avec le RESPECT ni avec la SOLIDARITÉ, qui sont mes objectifs politiques. Afin qu'il fasse bon vivre à Bruxelles, quelle que soit l'identité que se donne préférentiellement chacun de ses habitants.
Max De Brouwer, een viertalige Belgian francophone aus Brüssel
http://www.facebook.com/profile.php?id=100000970753389
13/08/2010
C'est quand qu'on va où ?
13 juin 2010 - 13 août 2010...
Deux mois, twee maanden...
Bart et Elio ont décidé que pour pre-former heureux, il faut pre-former caché... Et donc rien ne filtre de leurs négociations en cours. Ou presque...
Deux mois, twee maanden...
Vu l'état du pays au lendemain des dernières élections, on pouvait d'une certaine manière penser que nos édiles politiques allaient prendre la mesure de la situation afin de sortir le pays de l'ornière dans un délai raisonnable, à défaut de rapide.
Raisonnable car on se doutait bien que régler en "5 minutes de courage politique" le contentieux flamando-francophone n'était guère envisageable, dans un pays déchiré politiquement, entre des ultra-nationalistes/pseudo-confédéralistes au Nord et des societo-francophonissimes au Sud.
Bart et Elio ont décidé que pour pre-former heureux, il faut pre-former caché... Et donc rien ne filtre de leurs négociations en cours. Ou presque...
On nous prépare tout de même lentement à avaler quelques couleuvres, côté francophone... Comme la régionalisation des allocations familiales par exemple. Logique, non ? Dans un état fédéral et régionalisé, un enfant wallon et un enfant flamand, et bien, ce n'est plus la même chose... Ah, oui, comment allons nous faire pour les enfants bruxellois ? Et bien on va les forcer à choisir une sous-nationalité... "tu es bruxellois francophone ou néerlandophone ?". Pas simple pour les petits turcs, marocains, espagnols, italiens, euro-crates ou réfugiés politiques présents en nombre dans notre "multi" ville de répondre à ce genre de question, n'est-ce pas...
Et ensuite on va continuer :
- Pour le sport, tu veux jouer sur des beaux terrains bien entretenus avec du beau matériel tout neuf financé par la Communauté Flamande ou te traîner sur un terrain vague désherbé avec deux poteaux en guise de goal, non-financé par la Communauté Française de Belgique (hein ?).
- Et ton théâtre, tu le préfères comment, francophone ou néerlandophone ?
- "Mais moi, Monsieur, je le veux multiple mon théâtre...Je veux du Beckett et du Hugo Klaus, du Arrabal et du Fadel Jaïbi"
- "Mais moi, Monsieur, je le veux multiple mon théâtre...Je veux du Beckett et du Hugo Klaus, du Arrabal et du Fadel Jaïbi"
La preuve par l'absurde : il ne peut y avoir qu'une Belgique fédérale basée sur des Régions (3 ou 4, avec les germanophones) et dans laquelle Bruxelles joue son rôle et est respectée en tant que Région à part entière.
N'en déplaise à BDW, les Commaunautés doivent disparaître et laisser la place aux Régions. Une région flamande territorialement unifiée, sans ingérence à Bruxelles (même si on laissera aux Régions la possibilité de se coordonner avec la Région bruxelloise sur toutes les matières supra-régionales - représentations internationales et capitale politique du Royaume -).
Tiens oui, entre le Nord et le Sud, il susbiste comme un trait-d'union, là, sur la carte... En forme de pentagone. 19 communes, bilingues, organisées officiellement en Région-Capitale, mais dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle est ignorée dans les négociations politiques...
Une fois de plus c'est du côté d'Antwerpen et de Mons que le sort des Bruxellois va être scellé. Aucune voix au chapitre pour le million d'habitants de BruXsel... Ni même pour le premier parti Bruxellois (MR/FDF), déclaré de facto persona non grata. Non pas que je soutienne ou partage les idéaux de Reynders et Maingain, mais il y a comme un léger déni de démocratie, vous ne trouvez pas ?
Mais c'est pour quand la fin de la récré ?
Et surtout, quel pays nous réservez-nous dans votre petit huis-clos ?
Il va bien falloir nous montrer le chemin, messieurs...
26/06/2010
Pourquoi il faut mettre fin à la "co-gestion" de la Région Bruxelloise : mieux comprendre les enjeux...
De nombreux aspects de la vie des Bruxellois sont dès à présent co-gérés par les Communautés, française et flamande. Il s’agit principalement de l’enseignement, de la culture, des sports, de la jeunesse, de la médecine préventive, de l’accueil des primo-arrivants, et autres matières dites ‘personnalisables’. Le gouvernement régional n’est responsable que des matières ‘territoriales’ et économiques : mobilité, aménagement du territoire et urbanisme, économie, emploi.
Petit rappel technique pour les non-initiés : du côté Flamand, Communauté et Région se sont regroupées en un seul organisme. C’est donc ‘le’ gouvernement Flamand qui exerce sur Bruxelles les compétences de la Communauté flamande. Ce gouvernement est placé sous le contrôle démocratique d’un parlement de 124 membres, dont 6 seulement sont élus par les Bruxellois. Du côté francophone, la Communauté est gouvernée par un gouvernement spécifique (où siègent une majorité de ministres wallons) et contrôlée par un parlement où siègent les 75 députés du parlement wallon, plus 19 députés choisis parmi les députés francophones du parlement bruxellois. Choisis par qui ? Par leurs partis, bien sûr. Ce ne sont pas des élus directs (co-optés, donc non désignés par les électeurs...).
Bruxelles est donc dès à présent co-gérée pour de nombreuses compétences par deux gouvernements extérieurs, sur lesquels les Bruxellois n’ont pas de réel contrôle démocratique.
Pour libérer les Bruxellois de cette inféodation, il faudrait en fait transférer à la Région toutes les compétences exercées sur Bruxelles par le gouvernement flamand et la Communauté française. Tous les partis traditionnels s’y opposent.
Les partis flamands veulent, au mieux, maintenir sur Bruxelles le niveau actuel de co-gestion. Au pire, ils veulent cogérer Bruxelles avec les Wallons dans une confédération belge à deux Etats, voire même (NVA, VB) l’englober dans une république flamande. Comme le disait il y a peu le président de la NVA : « Bruxelles est et reste notre capitale. En tant que ville, Bruxelles ne peut se trouver sur le même pied que la Wallonie et Flandre… »
Quant aux partis francophones, ils sont tous (ou du moins leurs instances supérieures) viscéralement attachés au maintien de la cogestion de nombreuses matières à Bruxelles par les Communautés, et plus si possible.
Ainsi, le MR veut « rassembler Wallons et Bruxellois de façon structurelle » : un seul gouvernement ; un seul parlement ; un seul budget ; une circonscription électorale francophone unique pour les élections régionales (Interview de Didier Reynders, Le Soir du 1er juin 2010). Voilà qui est clair. Bruxelles dirigée depuis Liège, Mons ou Namur!
Les accords institutionnels à venir présentent donc pour les Bruxellois une menace bien réelle, avec la volonté de plusieurs partis de donner encore davantage de compétences aux Communautés.
En fait, donner davantage de compétences aux Régions, dans le cadre d’une fédération solidaire, est une évolution normale et souhaitable.
Mais les Bruxellois devront empêcher à tout prix que de nouvelles compétences (exemple : allocations familiales, justice..) soient transférées de l’Etat vers les Communautés, qui pourraient dès lors co-gérer à Bruxelles ces nouvelles compétences. A terme, ceci préparerait la fin de la Région bruxelloise, son inféodation totale à deux gouvernements étrangers, la séparation de sa population obligée de choisir entre les deux sous-nationalités, une gestion de plus en plus complexe, inefficace, largement soumise aux intérêts premiers des ses deux voisins.
Plus fondamentalement, il faut quitter ce modèle politique belge basé sur des partis communautaires qui se définissent par une identité linguistique pure. Les uns et les autres "aiment" Bruxelles au point de vouloir l'intégrer, qui dans la nation flamande, qui dans le "peuple" francophone (sic!). Il serait temps qu'ils s'occupent d'avantage du souhait des Bruxellois, qui se sentent bruxellois, belges et européens avant tout, et où près d'un ménage sur deux parle à la maison plusieurs langues. Il serait temps qu’à Bruxelles, les partis traditionnels s’organisent sur une base régionale, de façon à pouvoir représenter tous les Bruxellois dans leur diversité. Tant qu’ils ne le font pas, je pense qu’il faut aider Pro Bruxsel, parti régional bi-(multi)lingue, à grandir et faire entendre sa proposition institutionnelle: un modèle institutionnel simplifié, basé sur des Régions qui co-opèrent, plutôt que sur des Communautés en conflit (voir http://www.probruxsel.be/).
(article original "Halte à la co-gestion !" de Alain Maskens)
Alain Maskens est médecin. Après avoir pratiqué la cancérologie en recherche et en clinique, il s’est tourné vers l’informatique médicale où il est à présent actif comme consultant.Dans le cadre de son expérience professionnelle en cancérologie, il a créé l’Association Européenne de Recherche sur la Prévention du Cancer. Conscient du rôle que pourrait prendre Bruxelles dans la promotion d’un modèle de société où la diversité est valorisée et où la solidarité prend le pas sur les différences, il a participé à la réflexion citoyenne à Bruxelles, en co-rédigeant en 2002 le Manifeste bruxellois et en participant, en 2003, à la création de l’asbl Manifesto, qu’il a présidée jusqu’en 2008. Avec Manifesto, il a participé à la rédaction de l’Appel des Bruxellois (NL versie) et à la création de la Plate-forme de la société civile de Bruxelles instigatrice des récents Etats Généraux de Bruxelles
Plus d'info - Meer info : www.am22.be
17/06/2010
Lettre ouverte de Bruxelles à Bart et Elio / Open brief van Brussel aan Bart en Elio
Cher Elio, Beste Bart,
"Bruoc Sella", tel est mon nom de baptême...
Voilà plus de 1000 ans que je suis née sur ces marais proches de la Grand-Place...
Voilà plus de 1000 ans que j'assiste au passage des armées et des soldatesques, qui m'ont incendiée, brûlée, violée...
Voilà plus de 1000 ans que, des tribus celtes aux armées de Charles-Quint, des troupes du Maréchal de Villeroy jusqu'à l'Empire Napoléonien, des Orangistes aux révolutionnaires de la Monnaie, je ne cesse d'engendrer convoitise et envie.
Car je suis au carrefour des cultures et des frontières, à la croisée des chemins de Germanie, du monde latin et celte.
On me veut, on me désire... mais non pas comme une femme, qu'on voudrait chérir et couvrir de tendresse. On me désire pour mieux m'humilier, pour mieux me rabaisser... Comme une femme que l'on bat, pour la remettre à ce qu'on croit être sa place...
Vandaag Bart, wil jij mij tot op niveau van een 'gewone stad' terugbrengen. Jij spreekt over mij zonder echt te weten wie ik ben... Maar jij weet met zekerheid waar en wat je moet afsnijden. Jij wil me gewoon als gewest verder zien verdwijnen. Jij respecteert me eingenlijk niet...
Tu le fais car de ta Flandre natale, j'ai toujours été présentée comme une ville sale, où la violence règne dans les rues, où ta langue ne peut s'exprimer librement, où le système "francophone" a apporté son lot d'inefficacité, de corruption, de gabgies, de "systèmes". Où la population est pauvre et désoeuvrée, et les emplois inexistants.
Personne ne t'a donc jamais parlé de la Place Sainte Catherine et ses terrasses épicées ? De la Toison d'Or et ces boutiques illuminées ? De la Place du Châtelain et ses bourgeois éméchés ? Ou de la Place du Luxembourg et ses eurocrates endimanchés ? Tout ça et beaucoup plus, de la friterie Antoine, au quartier portuguais de la Rue Gray, des boutiques colorées de la rue du Brabant à l'avenue Molière et ses maisons de maître, tout ça Bart, c'est moi, Bruoc Sella... Vient faire un tour plutôt que de me mépriser.
Je suis devenu la câtin du Royaume. Celle que tout le monde veut se payer, mais qu'on trouve si peu attirante, qu'on n'y mettra qu'un petit prix.
Pourtant, essayez de vous imaginer ce petit bout de Vlaamse land qui se replie sur lui-même et sur sa langue, et ce morceau de Wallonie, cette terre d'accueil "épargnée-par-la-crise-économique-mondiale-car-le-peuple-de-gauche-veille-au-grain" sans la vitrine que je suis devenue... N'oubliez pas ce que je vous apporte : je laisse s'écouler dans vos veines l'argent de mon labeur (16 milliards d'euros pour toi Bart, 9,5 milliards pour Elio...).
Je donne du travail à vos quelques 350.000 navetteurs qui viennent piétiner mes trottoirs, suer dans mon métro, exhaler leur grisaille mono-carbonnée sur ma petite ceinture...
Et c'est chez moi que les grands du monde, de l'Union Européenne à l'OTAN, viennent faire ripaille. Ni à Diest, ni à Ans, nog minder in Antwerpen of Namen...
Et toi Elio, écoute bien ce que cette vieille câtin a à te dire : tu as fais la fête avec les tiens, en célébrant ta victoire, et donc la défaite de tes ennemis. Certains à Liège ayant visiblement même commencé à faire la fête très tôt dans la journée... Tu te poses en homme d'état, mais tu as promis des lendemains qui chantent à ceux qui ont crû à tes promesses. "Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent..." : leur réveil n'en sera que plus dur. Mais pour moi, Elio, que vas tu faire ? Vas-tu me livrer à la co-gestion par la Flandre et par ta Communauté Française, où je ne suis quasiment pas représentée, et qui prend des décisions à ma place ? Mon enseignement, en déliquescence, mes écoles qui s'effilochent, mes théâtres et jusqu'à mes clubs de football coupés en deux : rends les moi, je t'en prie... Je m'en occuperai bien mieux que toi, du fond de ta Wallonie...
Ja, luister naar mij, Bart en Elio...
Ne me livrez pas à la co-gestion par les Communautés Francophones et Flamande : vous vous dites démocrates, alors donnez la parole aux Bruxellois. Laissez les vous dire ce qu'ils ont sur le coeur...
Dans cette Ville-Région, que vous méprisez au point de vouloir la réduire à néant, il y a des gens qui vivent. Des Bruxellois. Qui ne se considèrent ni comme "francophones", ni comme "néerlandophones", mais simplement comme Bruxellois, qui vivent déjà ensemble, et en paix.
Une ville cosmopolite, aux milles accents et couleurs, qu'on ne pourra jamais classer dans votre jeu de domino communautaire à deux langues.
"Bruoc Sella", tel est mon nom de baptême...
Voilà plus de 1000 ans que je suis née sur ces marais proches de la Grand-Place...
Voilà plus de 1000 ans que j'assiste au passage des armées et des soldatesques, qui m'ont incendiée, brûlée, violée...
Voilà plus de 1000 ans que, des tribus celtes aux armées de Charles-Quint, des troupes du Maréchal de Villeroy jusqu'à l'Empire Napoléonien, des Orangistes aux révolutionnaires de la Monnaie, je ne cesse d'engendrer convoitise et envie.
Car je suis au carrefour des cultures et des frontières, à la croisée des chemins de Germanie, du monde latin et celte.
On me veut, on me désire... mais non pas comme une femme, qu'on voudrait chérir et couvrir de tendresse. On me désire pour mieux m'humilier, pour mieux me rabaisser... Comme une femme que l'on bat, pour la remettre à ce qu'on croit être sa place...
Vandaag Bart, wil jij mij tot op niveau van een 'gewone stad' terugbrengen. Jij spreekt over mij zonder echt te weten wie ik ben... Maar jij weet met zekerheid waar en wat je moet afsnijden. Jij wil me gewoon als gewest verder zien verdwijnen. Jij respecteert me eingenlijk niet...
Tu le fais car de ta Flandre natale, j'ai toujours été présentée comme une ville sale, où la violence règne dans les rues, où ta langue ne peut s'exprimer librement, où le système "francophone" a apporté son lot d'inefficacité, de corruption, de gabgies, de "systèmes". Où la population est pauvre et désoeuvrée, et les emplois inexistants.
Personne ne t'a donc jamais parlé de la Place Sainte Catherine et ses terrasses épicées ? De la Toison d'Or et ces boutiques illuminées ? De la Place du Châtelain et ses bourgeois éméchés ? Ou de la Place du Luxembourg et ses eurocrates endimanchés ? Tout ça et beaucoup plus, de la friterie Antoine, au quartier portuguais de la Rue Gray, des boutiques colorées de la rue du Brabant à l'avenue Molière et ses maisons de maître, tout ça Bart, c'est moi, Bruoc Sella... Vient faire un tour plutôt que de me mépriser.
Je suis devenu la câtin du Royaume. Celle que tout le monde veut se payer, mais qu'on trouve si peu attirante, qu'on n'y mettra qu'un petit prix.
Pourtant, essayez de vous imaginer ce petit bout de Vlaamse land qui se replie sur lui-même et sur sa langue, et ce morceau de Wallonie, cette terre d'accueil "épargnée-par-la-crise-économique-mondiale-car-le-peuple-de-gauche-veille-au-grain" sans la vitrine que je suis devenue... N'oubliez pas ce que je vous apporte : je laisse s'écouler dans vos veines l'argent de mon labeur (16 milliards d'euros pour toi Bart, 9,5 milliards pour Elio...).
Je donne du travail à vos quelques 350.000 navetteurs qui viennent piétiner mes trottoirs, suer dans mon métro, exhaler leur grisaille mono-carbonnée sur ma petite ceinture...
Et c'est chez moi que les grands du monde, de l'Union Européenne à l'OTAN, viennent faire ripaille. Ni à Diest, ni à Ans, nog minder in Antwerpen of Namen...
Et toi Elio, écoute bien ce que cette vieille câtin a à te dire : tu as fais la fête avec les tiens, en célébrant ta victoire, et donc la défaite de tes ennemis. Certains à Liège ayant visiblement même commencé à faire la fête très tôt dans la journée... Tu te poses en homme d'état, mais tu as promis des lendemains qui chantent à ceux qui ont crû à tes promesses. "Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent..." : leur réveil n'en sera que plus dur. Mais pour moi, Elio, que vas tu faire ? Vas-tu me livrer à la co-gestion par la Flandre et par ta Communauté Française, où je ne suis quasiment pas représentée, et qui prend des décisions à ma place ? Mon enseignement, en déliquescence, mes écoles qui s'effilochent, mes théâtres et jusqu'à mes clubs de football coupés en deux : rends les moi, je t'en prie... Je m'en occuperai bien mieux que toi, du fond de ta Wallonie...
Ja, luister naar mij, Bart en Elio...
Ne me livrez pas à la co-gestion par les Communautés Francophones et Flamande : vous vous dites démocrates, alors donnez la parole aux Bruxellois. Laissez les vous dire ce qu'ils ont sur le coeur...
Dans cette Ville-Région, que vous méprisez au point de vouloir la réduire à néant, il y a des gens qui vivent. Des Bruxellois. Qui ne se considèrent ni comme "francophones", ni comme "néerlandophones", mais simplement comme Bruxellois, qui vivent déjà ensemble, et en paix.
Une ville cosmopolite, aux milles accents et couleurs, qu'on ne pourra jamais classer dans votre jeu de domino communautaire à deux langues.
Qui veulent d'un pays uni, certes composé de régions, mais où le communautaire, que vous vénérez pour mieux vous en servir pour accéder au pouvoir, ne dominerait pas tout.
Qui sont capables de faire la Zwanze de la Place Poelaert au Parc Royal.
Qui aspirent à gérer leur région eux-mêmes, comme vous gérez déjà les vôtres, mais loin de ce projet fait d'exclusion, de diabolisation, de victimisation de l'autre. Mais avec un projet d'inclusion, d'ouverture, de tolérance. Un vrai projet moderniste pour une ville du XXIème siècle.
Alors Bart et Elio, lorsque vous vous asseyerez autour de cette table où vous allez décider de mon sort, sans que j'y sois représentée, n'oubliez pas que jamais, jamais, vous ne passerez chez moi en force... Mes enfants seront là pour s'y opposer et construire un avenir digne de mon histoire...
"Bruoc Sella", tel est mon nom de baptême...
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